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Politique - Polémique

Les Kurdes irakiens répliquent vertement à Nasrallah : seuls les peshmergas ont protégé le Kurdistan

Le dirigeant kurde irakien Massoud Barzani lors d’une conférene de presse en janvier 2015. Safin Hamed/AFP

Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien a violemment réagi hier aux propos du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait estimé dans un discours dimanche que le général iranien Kassem Soleimani, tué dans une frappe américaine, avait « sauvé » les Kurdes d’Irak des jihadistes de l’État islamique.

« Votre attaque contre la région du Kurdistan et son chef nous a surpris », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement kurde, Jotyar Adil. Il s’en est pris au chef du Hezbollah, se demandant comment quelqu’un « qui n’a pas vu la lumière du jour depuis des années, caché dans les souterrains », pouvait se permettre d’« humilier un peuple de héros ».

Dans son discours en mémoire du général Soleimani, tué il y a dix jours dans une frappe de drone américaine en Irak, Hassan Nasrallah avait affirmé que le chef de la force al-Qods des gardiens de la révolution avait « délivré Erbil et le Kurdistan irakien de l’EI ». « Lorsque l’EI attaquait, Massoud Barzani (le chef du Parti démocratique kurde et ancien président, NDLR) tremblait de peur », avait ajouté le leader chiite.

« Ce sont les peshmergas (combattants kurdes, NDLR) qui ont protégé Erbil et le Kurdistan, et personne d’autre », a ajouté le responsable, cité par l’agence de presse kurde irakienne Rudaw. « Quant à la personne dont vous dites qu’elle vous représente (allusion au général Soleimani), c’est bien elle qui avait rêvé d’occuper le Kurdistan en octobre 2017 », a poursuivi le porte-parole.

Le président du gouvernement régional du Kurdistan en Irak, Massoud Barzani, avait démissionné en octobre 2017 après son pari raté d’obtenir l’indépendance qui a conduit à la perte de presque tous les territoires que les Kurdes disputaient à Bagdad.

Le référendum, organisé en septembre 2017, où le « oui » l’avait largement emporté, avait créé une crise sans précédent entre Bagdad et le gouvernement autonome kurde. Aussitôt après les résultats, le gouvernement central irakien avait envoyé ses troupes, appuyées par les milices pro-iraniennes du Hachd el-Chaabi, reprendre le pouvoir dans toutes les zones situées hors de la région autonome, dont la riche zone pétrolière de Kirkouk. Selon des responsables kurdes, Kassem Soleimani avait joué un rôle de premier plan dans la décision de Bagdad de reprendre ces territoires, menaçant d’envahir tout le Kurdistan si la région de Kirkouk n’était pas évacuée.

Le numéro deux du Hachd, Abou Mahdi al-Mouhandis, a également été tué dans le raid qui a visé le puissant général iranien près de l’aéroport de Bagdad, rappelle-t-on.

Le gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien a violemment réagi hier aux propos du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait estimé dans un discours dimanche que le général iranien Kassem Soleimani, tué dans une frappe américaine, avait « sauvé » les Kurdes d’Irak des jihadistes de l’État islamique. « Votre attaque contre la...

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