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L'indépendantiste catalan Junqueras déchu par la justice espagnole de son mandat d'eurodéputé

L'indépendantiste catalan Oriol Junqueras, en 2017. Photo d'archives AFP

Après des mois de bataille juridique devant la justice nationale et européenne, la Cour suprême espagnole a décidé jeudi que l'indépendantiste catalan en prison Oriol Junqueras, dont le parti a permis à Pedro Sanchez d'être reconduit au pouvoir, ne pouvait pas être député européen.

En conséquence, les magistrats de la plus haute instance judiciaire espagnole ont refusé de le libérer temporairement et de le laisser prendre ses fonctions au parlement européen, comme le demandaient ses défenseurs mais aussi l'avocat de l'Etat espagnol.

Selon la plus haute instance judiciaire du pays, la condamnation de M. Junqueras "implique l'exclusion du statut de député européen que lui a reconnu la Cour européenne".

La justice européenne avait en effet donné raison le 19 décembre au chef du parti séparatiste ERC et ancien numéro deux du gouvernement catalan de Carles Puigdemont.

Une décision alors saluée comme une victoire pour les séparatistes et qui a permis à Carles Puigdemont et Toni Comin - qui avaient fui à Bruxelles les poursuites de la justice espagnole en 2017 et ont été aussi élus eurodéputés le 26 mai - de s'accréditer pour siéger au Parlement européen.

La Cour de Justice de l'UE avait statué que M. Junqueras, comme tous les eurodéputés, disposait de son immunité "dès la proclamation des résultats" et aurait donc dû être autorisé à sortir de prison pour pouvoir prêter serment.

En détention provisoire depuis novembre 2017 dans l'attente de son jugement pour son rôle dans la tentative de sécession de 2017, il avait au contraire vu sa demande de libération rejetée en juin par la Cour suprême.

Il a depuis reçu le 14 octobre la plus lourde peine (13 ans de prison et d'inéligibilité) des neuf indépendantistes condamnés par la Cour suprême. Ces condamnations ont entraîné de multiples manifestations, dont certaines ont dégénéré en violences, en Catalogne.


Le parti de Junqueras, décisif pour Sanchez
La décision de la Cour suprême intervient dans un contexte politique sensible en Espagne où le parti de M. Junqueras, Gauche républicaine de Catalogne (ERC), a été une pièce essentielle du puzzle de la reconduction au pouvoir de Pedro Sanchez mardi.

Les 13 députés de sa formation se sont abstenus lors d'un vote de confiance à la Chambre des députés, permettant à M. Sanchez de l'emporter et de former un gouvernement de coalition avec la gauche radicale de Podemos.

En échange de cette abstention, une négociation se tiendra prochainement entre le gouvernement central et l'exécutif régional catalan, contrôlé par les séparatistes, pour tenter de trouver une solution au "conflit politique" dans la riche région du nord-est de l'Espagne.

Sur son compte Twitter, ERC a dénoncé la décision de la Cour suprême. "L'injustice espagnole désobéit encore aux instances internationales, empêche les citoyens d'être représentés et viole une nouvelle fois les droits d'Oriol", a-t-il écrit.

Pere Aragones, qui occupe comme M. Junqueras avant lui le poste de vice-président du gouvernement catalan, l'a qualifié de "honte" et de "scandale". Nous lutterons jusqu'au bout', a-t-il dit.

Après des mois de bataille juridique devant la justice nationale et européenne, la Cour suprême espagnole a décidé jeudi que l'indépendantiste catalan en prison Oriol Junqueras, dont le parti a permis à Pedro Sanchez d'être reconduit au pouvoir, ne pouvait pas être député européen.En conséquence, les magistrats de la plus haute instance judiciaire espagnole ont refusé de le...