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Économie - Focus

Le pétrole dopé par les craintes d’un embrasement au Moyen-Orient

Des Iraniens manifestant hier, à Téhéran, après l’annonce de la mort du général iranien Kassem Soleimani tué dans un raid américain à Bagdad. Nazanin Tabatabaee/WANA/Reuters

Les cours du pétrole évoluaient en forte hausse hier, après la mort à Bagdad du général iranien Kassem Soleimani tué dans un raid américain qui fait craindre aux marchés une escalade dans la région.

Les prix du pétrole ont bondi de plus de 4 % peu après l’annonce dans la nuit de la mort du général et émissaire de la République islamique en Irak. Dans la matinée, les cours ont accentué leurs gains, le baril de Brent et le WTI culminant vers 11 heures GMT (13h à Beyrouth) à respectivement 69,50 dollars et à 64,09 dollars, des niveaux plus vus depuis septembre et mai.

Kassem Soleimani et le chef des Kata’ib Hezbollah, une des milices pro-iraniennes les plus actives en Irak, Abou Mehdi al-Mouhandis, ont été tués tôt hier dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite contre l’ambassade des États-Unis. Ce raid de l’armée américaine, qui a tué au moins neuf personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens, a suscité les appels à la « vengeance » de l’Iran et a attisé les craintes d’un conflit ouvert entre Washington et Téhéran.Les investisseurs craignent que l’Iran ne réplique « en visant des installations pétrolières ou des infrastructures de transport dans la région », a expliqué Thina Margrethe Saltvedt, analyste pour Nordea Markets. Plus que des craintes de perturbations en Iran, dont les exportations d’or noir sont déjà sous embargo américain, c’est la possibilité d’un conflit plus large qui toucherait « l’Irak, l’Arabie saoudite et d’autres pays » qui inquiète les marchés, a renchéri Cailin Birch, pour The Economist Intelligence Unit. Mais selon elle, « une véritable guerre entre les États-Unis et l’Iran est peu probable », même si ces nouvelles tensions vont compliquer le dialogue entre les deux pays.

Le marché pétrolier avait, ces derniers jours, peu réagi à la situation irakienne, des analystes estimant alors que l’offre de pétrole n’était pas encore menacée. Hier, le ministre du Pétrole irakien a d’ailleurs voulu se montrer rassurant en affirmant que la production du pays était normale, a rapporté l’agence Bloomberg.

« Si vous en voulez plus, vous en aurez plus », a cependant menacé l’influent sénateur républicain Lindsey Graham, proche allié de M. Trump, en s’adressant à l’Iran.

Souvenirs de septembre

Pour l’instant, la hausse est donc avant tout alimentée par les craintes d’escalade et non par une quelconque perturbation de l’offre d’or noir. Mais le marché est d’autant plus sensible aux tensions au Moyen-Orient qu’« il se souvient très bien de l’attaque de drone surprise en Arabie saoudite à l’automne », a rappelé Thina Margrethe Saltvedt.

À la mi-septembre, une attaque sur des installations pétrolières saoudiennes avait réduit de moitié la production du pays, faisant bondir les cours de presque de 15 % en une seule journée. Le marché « a peur que quelque chose de similaire puisse avoir un impact massif sur l’offre et les prix », a ajouté Mme Saltvedt.

Une opinion partagée par David Cheetham, analyste pour Xtb. Selon lui, personne ne voudra parier sur une baisse des prix de l’or noir avant la clôture des cours du week-end, tout le monde ayant en mémoire les attaques sur l’Arabie saoudite... qui s’étaient produites un samedi.

Par ailleurs, ce bond des cours intervient dans un contexte où ceux-ci ont récemment été portés par « les baisses de production de l’OPEP » décidées en décembre, par « des données macroéconomiques solides aux États-Unis » et par l’apaisement des tensions sino-américaines, susceptibles de « soutenir la demande de pétrole à moyen terme », a relevé Carlo Alberto De Casa, analyste pour ActivTrades.

Vers 11h15 GMT (13h15 à Beyrouth), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,09 dollars à Londres, en hausse de 4,29 % par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour février gagnait 4 % à 63,63 dollars.

Kevin TRUBLET/AFP

Les cours du pétrole évoluaient en forte hausse hier, après la mort à Bagdad du général iranien Kassem Soleimani tué dans un raid américain qui fait craindre aux marchés une escalade dans la région.Les prix du pétrole ont bondi de plus de 4 % peu après l’annonce dans la nuit de la mort du général et émissaire de la République islamique en Irak. Dans la matinée, les cours...

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