Des dizaines de manifestants libanais se sont rassemblés jeudi soir à proximité du siège du Parlement à Beyrouth, certains réclamant la formation d'un nouveau gouvernement sans plus tarder, d'autres appelant à une justice indépendante, alors que le pays connaît une révolte populaire inédite depuis le 17 octobre 2019.
"Nous appelons le Premier ministre désigné Hassane Diab à former un gouvernement sans plus tarder afin que nous puissions juger ce nouveau cabinet", a expliqué l'un des manifestants au micro de la chaîne LBCI.
D'autres criaient leur opposition totale à Hassane Diab, réclamant qu'il se récuse, en l'accusant de faire partie de la classe politique qu'ils conspuent depuis des mois.
Une autre manifestante appelait à une "justice indépendante", dans un pays où même le corps judiciaire est qualifié de corrompu par de nombreux Libanais, qui reprochent aux juges d'être proches des responsables politiques.
Sous la pression de la rue, mobilisée contre les dirigeants depuis le 17 octobre, le gouvernement du Premier ministre sortant Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président de la République Michel Aoun a désigné l'ex-ministre Hassane Diab appuyé par le Hezbollah et ses alliés, au poste de Premier ministre. Ce dernier a promis la formation d'un gouvernement de technocrates indépendants, comme le réclament les manifestants. Les contestataires rejettent toutefois la nomination de M. Diab, qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ. Selon plusieurs sources concordantes, la naissance du gouvernement pourrait intervenir en fin de semaine.
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