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Algérie : démission du Premier ministre Bedoui, un intérimaire nommé

Le nouveau premier ministre algérien Noureddine Bedoui. Photo d'archives REUTERS/Zohra Bensemra

Le Premier ministre Noureddine Bedoui, nommé en mars par le président Abdelaziz Bouteflika, a présenté jeudi, conformément à l'usage, sa démission au nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, tout juste entré en fonction, ont annoncé les médias d'Etat.

Fait inhabituel, M. Bedoui n'est pas chargé de gérer les affaires courantes, à la différence du reste du gouvernement, à la tête duquel M. Tebboune a nommé l'actuel ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, Premier ministre par interim.

Le nouveau président a en outre limogé le ministre de l'Intérieur Salah Eddine Dahmoune, qui s'en était pris de manière insultante début décembre aux opposants à la tenue de la présidentielle. Actuel ministre de l'Habitat, Kamel Beldjoud est chargé d'assurer l'intérim.

Le président "Abdelmadjid Tebboune a reçu ce jeudi 19 décembre, au siège de la présidence de la République, le Premier ministre Noureddine Bedoui qui lui a présenté sa démission et celle-ci a été acceptée", indique la présidence algérienne dans un communiqué, cité par l'agence de presse officielle APS. Il a ensuite reçu "Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, qu'il a nommé Premier ministre par intérim" et "a également chargé les membres de l'actuel gouvernement de poursuivre leurs missions de gestion des affaires courantes", selon un autre communiqué cité par APS.

La nomination d'un Premier ministre par intérim pourrait indiquer que M. Tebboune n'a pas encore choisi le remplaçant de M. Bedoui. Le passé et la personnalité du nouveau Premier ministre seront scrutés à la loupe par l'actuel mouvement ("Hirak") populaire de contestation, qui estime que M. Tebboune est un représentant du "système" dont elle veut se débarrasser et qu'il est "illégitime".

La mise à l'écart immédiate de M. Bedoui, qui n'est même pas chargé de gérer les affaires courantes, peut être interprétée comme un geste à l'égard du "Hirak". De même que le limogeage de M. Dahmoune qui avait dans une allocution télévisée devant la Chambre haute le 3 décembre traité les opposants à la présidentielle du 12 décembre de "traîtres, mercenaires, homosexuels" inféodés aux "colonialistes". Ses propos avaient suscité un tollé dans les médias privés et sur les réseaux sociaux algériens.

Âgé de 60 ans, Noureddine Bedoui avait été nommé Premier ministre le 12 mars par Abdelaziz Bouteflika, alors président pour remplacer le très impopulaire Ahmed Ouyahia, limogé pour tenter de calmer le mouvement populaire inédit de contestation, né trois semaines plus tôt.

Noureddine Bedoui occupait jusqu'alors depuis presque quatre ans le portefeuille de l'Intérieur et était vu comme un serviteur zelé de M. Bouteflika et à ce titre honni par le "Hirak". Il avait mis 20 jours - un record en Algérie - pour former son gouvernement, loin des engagements pris de "rajeunissement" et de "renouvellement", l'ossature de l'équipe étant constituée de hauts cadres de ministères. Le gouvernement avait finalement été présenté le 31 mars, deux jours avant la démission de M. Bouteflika, exigée par le haut commandement militaire sous la pression du "Hirak".

Le Premier ministre Noureddine Bedoui, nommé en mars par le président Abdelaziz Bouteflika, a présenté jeudi, conformément à l'usage, sa démission au nouveau chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, tout juste entré en fonction, ont annoncé les médias d'Etat.Fait inhabituel, M. Bedoui n'est pas chargé de gérer les affaires courantes, à la différence du reste du gouvernement, à la...