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Syrie : la tension monte à l'ONU sur l'aide transfrontalière


Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'institution à New York. Photo d'archives Don Emmert/AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mercredi à huis clos sur le renouvellement de l'aide transfrontalière apportée par les Nations unies à la population syrienne, mais les positions de la Russie et des Occidentaux apparaissent à ce stade irréconciliables.

"Nous ne sommes pas impressionnés par les menaces de veto", a lancé l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen à des médias à l'issue de la réunion qui avait été demandée par Moscou, peu après un long plaidoyer de son homologue russe Vassily Nebenzia devant les mêmes journalistes.

Les négociations visent à renouveler une résolution annuelle expirant le 10 janvier qui autorise depuis 2014 l'ONU à s'affranchir des frontières et des lignes de front pour apporter de la nourriture et une aide médicale à quelque 4 millions de Syriens.

L'Allemagne, la Belgique et le Koweït ont rédigé un projet de résolution proposant le renouvellement de "l'autorisation transfrontalière" pour un an et l'ouverture d'un cinquième point de passage à la frontière turquo-syrienne en plus des quatre existant (deux à cette frontière, un à la frontière avec l'Irak, un avec celle de la Jordanie). Les trois pays soulignent que leur projet s'appuie sur une demande formulée par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un rapport remis récemment qui souligne qu'il n'y a "pas d'alternative" à la poursuite de cette aide humanitaire via les frontières syriennes.

Lundi, la Russie a remis à ses pairs du Conseil de sécurité un contre-projet de résolution qui réclame une prolongation pour seulement six mois et la fermeture de deux points de passage, ceux situés aux frontières avec la Jordanie et l'Irak, Moscou affirmant qu'ils ne sont plus guère utilisés.

Selon des diplomates, chaque camp a donné ses "lignes rouges" lors de la réunion mercredi, organisée au lendemain d'une déclaration solennelle des dix membres non-permanents du Conseil de sécurité réclamant à Moscou de ne pas s'opposer à l'aide transfrontalière.

Pour la Russie, c'est six mois de renouvellement et deux points de passage. Pour les Occidentaux, c'est un an et les quatre points de passage actuels, Washington n'ayant guère poussé pour un cinquième point demandé tant par Antonio Guterres que par la Turquie.

Une mise au vote du texte germano-belge-koweïti était envisagée pour ce jeudi mais les membres du Conseil ont toute latitude pour repousser cette échéance si un compromis peut être trouvé.

Depuis le déclenchement du conflit en Syrie en 2011, la Russie a déjà mis 13 fois son veto à des résolutions de l'ONU, la dernière fois en septembre sur un texte réclamant un cessez-le-feu à Idleb (ouest) et déjà proposé par l'Allemagne, la Belgique et le Koweït.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mercredi à huis clos sur le renouvellement de l'aide transfrontalière apportée par les Nations unies à la population syrienne, mais les positions de la Russie et des Occidentaux apparaissent à ce stade irréconciliables.
"Nous ne sommes pas impressionnés par les menaces de veto", a lancé l'ambassadeur allemand Christoph Heusgen à des médias...