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Liban - Corruption

La juge Aoun rejette une décision de relâcher Hoda Salloum

Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Georges Rizk, a décidé hier de relâcher sous caution d’élection de domicile la directrice générale de la commission de direction du trafic routier, Hoda Salloum, arrêtée mercredi sur ordre de la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, pour corruption. La juge Aoun a cependant rejeté cette décision et maintenu Mme Salloum en état d’arrestation. Les poursuites engagées par Ghada Aoun contre Mme Salloum étaient basées sur une note d’information déposée par l’avocat Wadih Akl sous les chefs d’accusation de pots-de vin, faux et usage de faux, dilapidation de fonds publics et enrichissement illicite.

Après l’arrestation de Mme Salloum, son avocat, le député du courant du Futur Hadi Hobeiche, s’en était violemment pris à la procureure générale en faisant irruption dans son bureau au Palais de justice de Baabda, l’accusant de comportement milicien et de corruption et n’hésitant pas à lui demander vertement si elle assume bien sa fonction ou si elle tient plutôt « une maison close ».

Mme Aoun a déposé plainte contre le député auprès du parquet de cassation pour diffamation et atteinte à sa personne, sachant que le code pénal punit de six mois à trois ans toute violence ou voie de fait contre un magistrat dans l’exercice de ses fonctions. M. Hobeiche a déposé, de son côté, une plainte à l’encontre de la juge pour le même grief de diffamation ainsi que pour humiliation. Hier également, le procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, le juge Ziad Abi Haïdar, a déposé plainte contre le député du courant du Futur.

M. Hobeiche ne s’est pas présenté hier devant la justice, et c’est son avocat, Marwan Daher, qui a remis au nom de son client ses conclusions concernant la plainte en diffamation déposée contre lui par la juge Aoun au procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. Hadi Hobeiche conteste le délit en flagrance et affirme qu’il jouit d’une immunité parlementaire.

Le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Georges Adwan, affilié aux Forces libanaises, a condamné les agissements de M. Hobeiche. « Nous avons aujourd’hui besoin d’une justice efficace garantissant la liberté des citoyens. Ce qui s’est passé au Palais de justice de Baabda était inapproprié, surtout pour un député », a déclaré M. Adwan lors d’une conférence de presse au Parlement à l’issue d’une réunion de la commission. « Ce terrible incident a montré aux Libanais un comportement inacceptable que l’on ne peut laisser passer. Même si on considère qu’une juge s’est trompée, a manqué de transparence ou a fait montre de partialité en étant sélective, cela doit être réglé par la voie judiciaire », a-t-il ajouté, affirmant son soutien à tous les juges. « La justice ne peut jouer son rôle sous la pression ou l’ingérence des responsables politiques. La solution passe par la loi. Nous devons accorder notre confiance aux juges. Nous faisons entièrement confiance au Conseil supérieur de la magistrature pour ne laisser passer aucune erreur », a-t-il conclu.


Le premier juge d’instruction de Beyrouth, Georges Rizk, a décidé hier de relâcher sous caution d’élection de domicile la directrice générale de la commission de direction du trafic routier, Hoda Salloum, arrêtée mercredi sur ordre de la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, pour corruption. La juge Aoun a cependant rejeté cette décision et...

commentaires (1)

Bravo au juge Ghada Aoun, elle donne l'exemple d'une magistrate intègre et honnête. Hélas, ce n'est pas le cas de la grande majorité des membres de l'appareil judiciaire, ceux-ci ayant été nommés grace à des pressions de chefs politiques, donc ils ont les bras liés pour exercer loyalement leur profession. Une refonte totale de la Justice libanaise est nécessaire pour que tous les hauts fonctionnaires et politiciens soupçonnés de corruption tout comme la directrice générale de la commission de direction du trafic routier Mme Salloum, soient redevables devant la Justice. Quand au député Hadi Hobeiche, son comportement est inadmissible et doit être sanctionné, celà va sans dire.

Tony BASSILA

08 h 35, le 15 décembre 2019

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Commentaires (1)

  • Bravo au juge Ghada Aoun, elle donne l'exemple d'une magistrate intègre et honnête. Hélas, ce n'est pas le cas de la grande majorité des membres de l'appareil judiciaire, ceux-ci ayant été nommés grace à des pressions de chefs politiques, donc ils ont les bras liés pour exercer loyalement leur profession. Une refonte totale de la Justice libanaise est nécessaire pour que tous les hauts fonctionnaires et politiciens soupçonnés de corruption tout comme la directrice générale de la commission de direction du trafic routier Mme Salloum, soient redevables devant la Justice. Quand au député Hadi Hobeiche, son comportement est inadmissible et doit être sanctionné, celà va sans dire.

    Tony BASSILA

    08 h 35, le 15 décembre 2019

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