Le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé hier depuis Rome que certaines puissances étrangères tentent d’instaurer le « chaos » au Liban, dénonçant par ailleurs le fardeau des plus d’un million de réfugiés syriens installés sur le territoire libanais.
« Le chaos au Liban que certains préparent depuis l’étranger aura pour conséquence inévitable, comme en Syrie, la destruction du pays et de ses institutions, l’effusion de sang pour ses habitants et la radicalisation de ceux qui fuiront », a déclaré M. Bassil dans un discours à l’ouverture de la cinquième édition du Dialogue euro-méditerranéen. « Ce chaos va créer un déséquilibre interne, alors que le Liban est le pays des équilibres. C’est pour cela que nous refusons la logique du gagnant et du perdant », a-t-il ajouté.
« Par sa géographie, le Liban est un pays d’identité arabe. Certains veulent entraîner le Liban vers l’Est, d’autres vers l’Ouest. Nous, nous voulons que le Liban soit un pont de dialogue et de rencontre. Le Liban est au cœur des conflits arabo-israélien, arabo-perse et plus particulièrement irano-saoudien. Nous, nous voulons trouver des solutions justes », a-t-il plaidé.
« Le Liban n’a cessé de subir les conflits de la région, et le flux des réfugiés palestiniens et des déplacés syriens qui représentent 40 % de la population installée au Liban. Le pays est le champion du monde de l’accueil des réfugiés », a déclaré M. Bassil, exprimant à nouveau son opposition à « l’intégration de ces réfugiés au sein de la société libanaise ». « Les Libanais n’ont plus de travail chez eux », a-t-il déploré, « et à cette catastrophe s’ajoute la division entre les Libanais ».
« Face à toutes ces difficultés, je vous demande d’aider le Liban à éloigner ceux qui tentent de s’ingérer dans nos affaires intérieures, pour que le pays puisse rester vivant et sortir de ses profondes crises, sans chaos, radicalisation ou conflit », a appelé M. Bassil. « Le Liban veut être un exemple de coexistence et de pardon, préservant la dignité de ses habitants en les libérant de la corruption et du besoin », a-t-il ajouté.
La révolte
Interrogé sur le soulèvement populaire, il a répondu : « Ce qui se passe a pour explication notre échec en tant que politiques, et l’échec du système politique. » « Les gens dans la rue ont raison car ils sont descendus en raison de leur douleur... mais certains essaient d’exploiter cette situation pour réaliser des objectifs négatifs et prendre le contrôle de ce qui se passe, mais ils ont échoué jusqu’à présent », a-t-il ajouté.
Selon un tweet publié sur le compte twitter de l’Institut italien des études politiques internationales qui coorganise la conférence, M. Bassil aurait déclaré plus tôt dans la journée que « la présence exceptionnelle des réfugiés et les protestations récentes sapent les fondements de l’État libanais », ajoutant que « cela aura un impact non seulement sur la stabilité du Moyen-Orient, mais aussi sur celle de l’Europe ».
Dans la journée, M. Bassil s’était entretenu avec plusieurs de ses homologues, plaidant notamment pour un dialogue entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
commentaires (2)
QUEL CULOT ! IL EN EST LE REFLET !
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 19, le 07 décembre 2019