Plus de 45 jours après le déclenchement du mouvement de protestation, aucune perspective de solution ne semble en vue. Les parties campent sur leurs positions et les conflits semblent s’envenimer. Les possibilités de frictions entre deux rues se multiplient, même si, à chaque fois, les représentants du mouvement parviennent à reprendre le contrôle de la situation et à recadrer leurs manifestants pour maintenir l’image d’un mouvement populaire pur, apolitique et civil, loin des allégeances confessionnelles et communautaires.
Mais à mesure que le temps passe, le clivage politique semble se préciser. En tout cas, du point de vue du Courant patriotique libre et du Hezbollah, la situation semble devenir plus claire.
Selon des sources proches du CPL, au début du mouvement, c’est-à-dire au cours des premiers jours qui ont suivi le 17 octobre, la base aouniste était quelque peu perdue. Elle était à fond avec les revendications affichées du mouvement mais, en même temps, s’en sentait exclue. Depuis hier et suite à la manifestation décidée sur la route du palais de Baabda – contre laquelle le CPL a d’ailleurs organisé une contre-manifestation d’appui à la présidence – les partisans du courant aouniste considèrent désormais que le mouvement a un agenda politique caché qui est dirigé contre l’alliance entre le Hezbollah et le camp du chef de l’État. Pour étayer leurs dires, les partisans du CPL avancent les arguments suivants : d’abord, depuis le début et au lieu d’ouvrir le mouvement à tous ceux qui voulaient lutter contre la corruption, les partisans aounistes ont été exclus et considérés comme n’ayant pas leur place parmi les manifestants. Preuve en est les atteintes dont ont été victimes dès les premiers jours du mouvement les reporters de la chaîne aouniste, la OTV.
De plus, très rapidement, la plus forte colère des manifestants s’est orientée contre le chef du CPL, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, alors que selon ses partisans, il ne peut pas être considéré comme un symbole de la corruption du système politique libanais qui dure depuis 30 ans. D’ailleurs, les plaintes déposées contre lui devant les instances judiciaires n’ont pas abouti faute d’indices concluants. Pour les partisans du CPL, il s’agit donc d’accusations politiques qui s’inscrivent dans un agenda précis.
Ensuite, toujours selon les partisans du CPL, certaines figures du 14 Mars 2005 sont rapidement revenues sur le devant de la scène, dans une tentative de récupérer le mouvement et, curieusement, les parties qui ouvertement déclaraient la guerre à la corruption, c’est-à-dire le CPL et le Hezbollah, se sont retrouvées pointées du doigt, alors que toutes les autres étaient épargnées.
Enfin, pour les partisans du CPL, le refus de dialoguer ouvertement avec le chef de l’État Michel Aoun, qui a tendu la main à maintes reprises au mouvement dans toutes ses composantes, est aussi un indice qui suscite l’étonnement et la suspicion.
Pour toutes ces raisons, le CPL estime que le mouvement n’est pas aussi apolitique qu’il le prétend. D’ailleurs, lorsque certains manifestants ont tenté de lancer des invectives contre le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, des partisans du tandem chiite, Amal et le Hezbollah, ont immédiatement réagi et les manifestants ont changé de ton à leur égard. Pourquoi continuent-ils, dans ce cas, à scander des slogans hostiles au chef de l’État, comme s’il était le seul responsable du blocage actuel, sachant qu’il a déjà expliqué à plusieurs reprises que le retard dans la convocation des consultations parlementaires vise à faciliter la formation du gouvernement, par le biais d’un accord préalable, et surtout à éviter que le pays n’entre dans une longue phase de tractations avec leur cortège de tensions politiques et confessionnelles ?
À mesure que le temps passe, sans qu’aucune perspective de solution réelle ne pointe à l’horizon, le spectre des clivages politiques réapparaît donc et complique encore plus la situation.
Le mouvement de protestation fait de son mieux pour rester loin des divisions politiques habituelles, mais les différents partis, notamment ceux qui constituaient les piliers du mouvement du 14 Mars, cherchent à reprendre l’initiative, en se cachant derrière les manifestants et en détournant ainsi le mouvement de ses objectifs initiaux.
D’une certaine façon, les manœuvres visant à donner une coloration politique au mouvement de protestation arrangent le camp du 8 Mars et notamment Amal et le Hezbollah. D’une part, parce que la lutte contre un agenda politique est plus facile que celle contre la corruption, dans laquelle le mouvement Amal serait forcément impliqué, faisant partie du pouvoir depuis les années 90. Et, d’autre part, parce que le fait d’accuser les manifestants d’avoir un agenda politique caché s’inscrit dans le cadre de la lutte du Hezbollah contre le projet américano-israélien et il lui est ainsi plus facile de mobiliser ses partisans et la rue chiite en général en donnant à ce combat une dimension régionale et internationale.
La politisation du mouvement de protestation est donc un des pièges qui le guettent. Et plus le temps passe, plus le risque grandit.
Lorsque Scarlette Haddad utiliserait un terme exact plutôt que de manisfestation et contre manifestation comme elle le dit si bien organisée par le CPL alors que la réaction spontanée des citoyens révoltés n'avait rien de préméditer on pourrait peut être continuer à lire sereinement son article qui est tout sauf un décryptage. Mais d'mbrouillage et de cafouillage. J'insiste sur ces deux termes. Cela relève de la désinformation organisée aussi et ca n'est pas digne de votre journal. Je précise que c'est le 3e commentaire sur cet article que je poste et que vous refusez de publier. Vous êtes donc d'accord avec ce qu'elle débite comme conneries pour brouiller les pistes et faire la propagande du staff dirigeant. Je suis d'autant plus déçue par votre comportement de valider son comportement en le publiant sans retouche et de refuser la contradiction. Lorsqu'on permet la publication d'un torchon pareil il faut accepter qu'il soit rejeté et contredit. Ceci est un journal et non un institut de propagande pour plaire à certains et faire la balance avec d'autres articles pour paraître objectifs. Ça n'est pas la tâche des journalistes qui se disent libres. N.b: je me suis lâchée puisque vous serez les seuls à me lire et c'est bien mon but. Alors ne perdez pas le nord et arrêtez la provocation.
20 h 14, le 02 décembre 2019