Des manifestants libanais qui réclament depuis le 17 octobre le départ de la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence ont tenu jeudi après-midi un nouveau sit-in devant le siège de la Banque centrale à Beyrouth, réclamant à son gouverneur, Riad Salamé, de "rendre l'argent volé", rapportent des médias locaux. Selon le site el-Nashra, les manifestants ont bloqué la rue qui passe devant le siège de la Banque du Liban. Un rassemblement similaire à été organisé devant la branche de la BDL à Tripoli, au Liban-Nord.
Mardi soir déjà, un groupe de protestataires avait entamé un sit-in devant la BDL. Et mercredi, un petit groupe des protestataires sont venus se faire couper les cheveux gratuitement dans un salon de coiffure improvisé sur le trottoir, devant la BDL, afin de dénoncer la possibilité d’un haircut, une ponction sur les dépôts. Le spectre d’un haircut hante depuis plusieurs semaines les foyers libanais.
Depuis le 17 octobre, des centaines de milliers de Libanais de tous bords sont dans les rues pour dénoncer la dégradation de la situation économique et réclamer le départ d’une classe politique jugée incompétente et corrompue. Une contestation en marge de laquelle les banques libanaises ont fermé leurs portes à deux reprises pour plus de trois semaines au total, avant de mettre en place un contrôle des capitaux de facto, sur fond de crise de liquidités.
Dans ce contexte de crise, le taux de change parallèle pratiqué par les bureaux de change a atteint aujourd'hui 2.300 livres libanaises pour un dollar. Le syndicat des agents de change au Liban a de son côté annoncé une grève générale du secteur vendredi, dénonçant les accusations à l'encontre des changeurs.
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