Des manifestants se rassemblent autour du Parlement à Beyrouth

Des dizaines de manifestants, brandissant drapeaux libanais et tapant, parfois, dans des casseroles, commençaient, avant 8 h mardi matin, à se rassembler autour du Parlement. Un imposant dispositif de sécurité impliquant des dizaines de policiers anti-émeutes a dans ce contexte été déployé sur les lieux. Une poignée de protestataires se sont assis à même le sol, avenue Chafic Wazzan, bloquant ainsi la circulation sur les lieux.

Des appels à bloquer les accès au Parlement avaient été lancés dès lundi afin d'empêcher les députés de s'y retrouver à 11h, pour examiner la loi sur l’amnistie générale et une série de lois censées lutter contre la corruption. Les protestataires ainsi que des juristes, accusent ces textes d’être entourés de "flou" et truffés de "pièges".

A l'origine, un vote de cette loi était prévu mardi dernier, mais sous la pression de la rue, le président du Parlement avait décidé de reporter la séance à aujourd'hui.

Dans ce contexte, des appels à bloquer tous les accès au Parlement avaient été lancés lundi par le mouvement de contestation sur les réseaux sociaux.

Pour le mouvement de contestation, les lois que la Chambre est appelée à voter aujourd’hui ne reflètent ni ses aspirations ni les priorités de l’heure qui doivent être l’assainissement de l’appareil judiciaire.

Dans ce contexte, les députés du bloc du Futur du Premier ministre démissionnaire Saad Hariri (21 députés) avaient indiqué hier soir à l'OLJ qu'ils ne participeraient qu'au vote des membres des commissions parlementaires, avant de se retirer de la séance. Le bloc du député de Tripoli Nagib Mikati (3 députés) avait annoncé son intention de faire de même.

Les députés du bloc des Forces libanaises (15 députés) ont eux décidé de boycotter la séance, a annoncé hier soir le chef de la formation Samir Geagea.

Une décision similaire a été annoncée par le parti Kataëb (3 députés), le bloc du PSP (9 députés), ainsi que les députés Oussama Saad et Fouad Makhzoumi. Samy Gemayel a expliqué lundi que les députés de son parti ne se rendront pas au Parlement, parce que la séance portant sur les lois aura lieu à huis clos et que les médias ne seront pas autorisés à la couvrir, et parce que l’ordre du jour "ne contient aucune loi réclamée par la rue".