Le chef du Courant patriotique libre (fondé par le chef de l'Etat, Michel Aoun), Gebran Bassil, a affirmé dimanche être en faveur d'"un renforcement des peines" pour les dirigeants corrompus, alors qu'une polémique a éclaté en fin de semaine, l'avocat Nizar Saghieh ayant révélé que la loi d'amnistie, qui devrait être adoptée mardi par le Parlement, englobe également les crimes d'abus de pouvoir et de détournement de fonds. La séance parlementaire de mardi doit avoir lieu alors que les Libanais sont mobilisés par dizaines de milliers depuis le 17 octobre pour réclamer le départ de la classe dirigeante, accusée de corruption.
"C'est comme si nous n'avions rien appris de la loi d'amnistie générale adoptée après la guerre (civile, 1975-1990, ndlr), qui a annulé le principe selon lequel les coupables doivent rendre des comptes et a ouvert la porte à la corruption", a écrit Gebran Bassil sur Twitter, en référence à la loi qui a permis aux chefs de guerre de ne pas être jugés. "La voix des gens nous dit aujourd'hui de juger tous les suspects et de faire payer tous les coupables et nous sommes en faveur d'un renforcement des peines et de l'adoption des lois pour lutter contre la corruption", a ajouté le chef du CPL. Et le ministre sortant des AE d'ajouter : "Il ne faut pas prouver la gravité du crime par l'amnistie, mais la force du droit par la justice".
La loi d'amnistie générale est réclamée depuis des années, surtout par les proches de détenus islamistes emprisonnés depuis des années sans jugement.
Outre le texte sur l’amnistie, le Parlement doit examiner mardi prochain plusieurs textes de loi comme la création de tribunaux statuant en matière de crimes financiers, ainsi que deux autres textes portant sur l'assurance-vieillesse et la lutte contre la corruption.
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