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Les pays de l'UE ont une "petite fenêtre" pour rapatrier leurs ressortissants de Syrie


Des femmes et des enfants évacués de la dernière poche du groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, dans la localité de Baghouz. Photo d'archives AFP / Bulent KILIC

Les pays européens ont une "petite fenêtre" d'opportunité pour décider de rapatrier leurs ressortissants et notamment les centaines d'enfants de jihadistes retenus dans les camps en Syrie, a estimé jeudi une responsable de la lutte antiterroriste de l'UE.

"Il y a une petite fenêtre en ce moment, d'un ou quelques mois, tant que les camps où se trouvent les familles des combattants étrangers européens sont sous le contrôle des FDS (Forces démocratiques syriennes, coalition arabo-kurde), qu'il serait important d'utiliser", a déclaré Christiane Hoehn, conseillère principale auprès du coordinateur de l'UE pour la lutte contre le terrorisme Gilles de Kerchove.

Lors d'une audition au Parlement européen sur le sort des enfants de jihadistes, elle a souligné que la décision de Washington de retirer ses troupes du nord de la Syrie, l'offensive turque et le rapprochement des FDS avec le pouvoir de Bachar el-Assad et son allié russe avaient créé de "nouvelles circonstances". Elle a insisté sur les risques d'évasions, rappelant notamment que selon les Etats-Unis plus de 100 prisonniers membres du groupe Etat islamique s'étaient échappés, et sur les risques de "retour clandestin" dans l'UE. Mme Hoehn a souligné que les enfants détenus dans les camps étaient "souvent très jeunes" et qu'ils étaient "d'abord et avant tout des victimes". "Plus tôt ces enfants sont rapatriés, mieux c'est", car "plus ils grandissent, plus il y a un risque de radicalisation", a-t-elle ajouté, tout en soulevant la question de savoir si ces enfants devaient être ou non séparés de leurs mères, "souvent radicalisées".

L'épineuse question du retour des jihadistes étrangers et de leurs familles détenus en Syrie relève de décisions nationales au cas par cas, et non d'une réponse européenne coordonnée.

Paul Van Tigchelt, patron de l'Ocam, l'agence antiterroriste belge, a estimé que la situation "difficile" des enfants de jihadistes démontrait le "besoin d'une approche multilatérale", en particulier celui d'un partage systématique des renseignements entre les Etats sur les suspects.

Entre 700 et 750 enfants nés de parents ressortissants de l'UE sont retenus dans des camps du nord-est de la Syrie, dont 300 Français, a indiqué une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Marie-Dominique Parent. "Selon d'autres chiffres, qui ne concernent pas uniquement le nord-est de la Syrie, il y a 200 enfants des Pays-Bas, environ 160 de Belgique et 60 du Royaume-Uni", a-t-elle ajouté.

Les pays européens ont une "petite fenêtre" d'opportunité pour décider de rapatrier leurs ressortissants et notamment les centaines d'enfants de jihadistes retenus dans les camps en Syrie, a estimé jeudi une responsable de la lutte antiterroriste de l'UE.
"Il y a une petite fenêtre en ce moment, d'un ou quelques mois, tant que les camps où se trouvent les familles des combattants...