Bien-fonds maritimes : rassemblement d'activistes devant Eden Bay

Plusieurs centaines de contestataires, partis de Raouché, ont manifesté mercredi soir devant le site en construction du complexe hôtelier Eden Bay, dans le quartier de Ramlet el-Baïda, à Beyrouth, pour protester contre les infractions sur les bien-fonds maritimes. Cette mobilisation intervient dans le cadre du vaste mouvement de protestation contre la classe dirigeante qui est entré dans son 21ème jour.

Selon notre journaliste sur place Patricia Khoder, la police est déployée sur les lieux pour empêcher les manifestants d'entrer dans le bâtiment, mais certains ont réussi à pénétrer sur un terrain attenant au complexe d'Eden Bay. Des protestataires sont venus avec leurs enfants pour exprimer leur attachement à cet espace public. "Je suis là avec mes enfants parce que je les promène ici quasiment tous les jours", explique Marwa, architecte et jeune maman qui habite dans le quartier de Mouawad, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquels sont inscrits des slogans appelant au jugement des infractions sur les bien-fonds maritimes et au recouvrement des fonds volés, une des principales revendications du mouvement.

Le complexe balnéaire d'Eden Bay est largement décrié par ses contempteurs pour avoir été construit à même la plage publique de Ramlet el-Baïda et pour avoir accumulé les infractions et les violations à la loi.

Le plan de réformes financières et économiques, qui avait été annoncé le 21 octobre par le Premier ministre Saad Hariri, huit jours avant sa démission, prévoit le lancement de poursuites judiciaires et l'augmentation du montant des amendes contre ceux ayant commis des infractions dans le dossier des bien-fonds maritimes.

Depuis le 17 octobre, le Liban connaît une contestation populaire sans précédent contre sa classe dirigeante, jugée corrompue, incompétente et sectaire, sur fond de vives difficultés économiques. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers de Libanais, toutes communautés confondues, a entraîné la démission le 29 octobre du Premier ministre Saad Hariri, mais la formation d'un nouveau gouvernement se fait attendre.