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Le numéro 2 du département d'Etat savait que l'avocat de Trump dénigrait l'ambassadrice à Kiev

Photo AFP / NICHOLAS KAMM

Le numéro deux de la diplomatie américaine, John Sullivan, a déclaré mercredi avoir su que l'avocat personnel de Donald Trump menait une campagne de désinformation contre l'ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine, dont le rappel à Washington intéresse les démocrates qui veulent destituer le président américain.

Auditionné par le Sénat américain qui doit confirmer sa nomination comme prochain ambassadeur en Russie, le vice-secrétaire d'Etat a rapidement été soumis aux questions des élus démocrates sur l'affaire ukrainienne qui vaut au milliardaire républicain d'être confronté à une procédure de destitution.

L'opposition au président Trump veut déterminer s'il a abusé de ses pouvoirs en demandant à l'Ukraine d'enquêter sur un de ses rivaux démocrates pour la présidentielle de 2020, notamment lors d'un appel téléphonique en juillet avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Solliciter des enquêtes sur un opposant politique interne, ce ne serait pas conforme à nos valeurs", a estimé John Sullivan en réponse au sénateur démocrate Bob Menendez. Ce dernier l'a ensuite questionné sur le sort de l'ex-ambassadrice à Kiev Marie Yovanovitch, brusquement sommée de rentrer à Washington au printemps dernier.

John Sullivan a reconnu que la diplomate de carrière représentait "admirablement" les Etats-Unis. Surtout, il a admis avoir su que des personnes externes au département d'Etat, dont Rudy Giuliani, l'avocat personnel de Donald Trump, menaient une campagne pour dénigrer l'ambassadrice.

Interrogé sur une "diplomatie parallèle" menée par Rudy Giuliani en Ukraine, il a dit avoir été au courant de sa "campagne contre" l'ambassadrice. Quant au dossier fourni par l'avocat au département d'Etat au sujet de Marie Yovanovitch, il a estimé, après l'avoir lu, qu'il "ne fournissait pas une base pour prendre des mesures contre" l'ambassadrice.

Pour autant, le numéro deux du département d'Etat a justifié la décision de rappeler la diplomate. "On m'a dit que le président avait perdu sa confiance en elle", a-t-il expliqué. "Quant le président perd confiance dans un ambassadeur, que ce soit justifié ou pas, l'ambassadeur doit rentrer à la maison".

Marie Yovanovitch a affirmé mi-octobre lors de son audition par les commissions de la Chambre des représentants qui enquêtent en vue d'une destitution de Donald Trump que le président américain avait fait pression durant des mois pour son rappel à Washington sur la base de "fausses accusations".

Les élus démocrates veulent notamment déterminer si la diplomate a perdu son poste parce qu'elle n'avait pas coopéré avec la campagne menée par Rudy Giuliani pour pousser Kiev à enquêter sur l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour affronter Donald Trump en 2020, et son fils Hunter.

Le numéro deux de la diplomatie américaine, John Sullivan, a déclaré mercredi avoir su que l'avocat personnel de Donald Trump menait une campagne de désinformation contre l'ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine, dont le rappel à Washington intéresse les démocrates qui veulent destituer le président américain.Auditionné par le Sénat américain qui doit confirmer sa nomination comme...