Du catch féminin jeudi en Arabie Saoudite, une première

Un match de catch féminin se tiendra jeudi en Arabie saoudite, a annoncé mercredi la société d'organisation américaine World Wrestling Entertainment (WWE), une première dans ce pays du Golfe qui tente de casser son image de royaume ultraconservateur.

Les superstars de la WWE, Natalya et Lacey Evans, s'affronteront au stade international du Roi-Fahd de Riyad dans le cadre du "CROWN JEWEL", l'un des plus grands événements de la télévision à la carte de la WWE, selon le communiqué de la célèbre entreprise américaine du catch.

Cet évènement s'inscrit dans le cadre de "Saison de Riyad", qui comprend plus de 100 événements sportifs et de divertissement de classe mondiale, pendant plus de deux mois.

Hôte de la Supercoupe d'Italie de football, d'une course de Formule Electrique et désormais du "Dakar", le royaume ultraconservateur s'appuie depuis quelques années sur le sport pour améliorer son image. Il s'efforce aussi de préparer l'après-pétrole, dans le cadre d'un plan intitulé "Vision 2030" prôné par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane. Riyad a ainsi décidé en septembre d'octroyer des visas touristiques, dans un pays qui n'était jusqu'à alors ouvert qu'aux hommes d'affaires et aux pèlerins se rendant dans les villes saintes de La Mecque et Médine.

Les autorités saoudiennes ont par ailleurs autorisé l'an dernier les femmes à conduire, et récemment assoupli les restrictions de voyage imposées. Malgré ces assouplissements, les Saoudiennes restent sous la surveillance étroite d'un "tuteur mâle", dans leur vie quotidienne ou encore pour pouvoir se marier.

L'an dernier, l'Arabie Saoudite avait accueilli son premier spectacle de catch, mais sans combat féminin.

Cet évènement sportif avait été perturbé par un couac dans la communication: une vidéo promotionnelle montrant des catcheuses en petite tenue diffusés avant le combat avait provoqué une certaine émotion dans le public. L'Autorité générale du sport du royaume saoudien avait ensuite présenté ses excuses, rappelant que ce genre d'images "indécentes" étaient "interdites".