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Culture - Exposition

L’âme du bauhaus traverse Beyrouth

Aujourd’hui plus que jamais, le message du bauhaus – l’art pour construire une nouvelle société – est pertinent. C’est pour cette raison que Nabil Canaan maintient ouverte l’exposition du photographe allemand Stefan Berg à Station Beirut.

Une image de Stefan Berg exposée à Station Beirut.

À l’occasion des 100 ans du bauhaus, Station Beirut et son directeur Nabil Canaan accueillent jusqu’au 27 octobre l’exposition du photographe Stefan Berg, qui présente ses clichés de l’école de Dessau, l’un des siège du mouvement. Plus qu’une simple visite photographique, il réinterroge les intentions du mouvement à travers son regard.

Il y a cent ans, en Allemagne, à une époque très marquée par la proximité de la guerre, avec une vie politique et économique très instable et une société sans repères, naissait le bauhaus, école d’architecture avant-gardiste. Révolutionnant l’enseignement traditionnel, Walter Gropius et son cercle proche ont repensé l’approche académique pour aborder l’architecture sous différents angles, mêlant artisanat, technique, lumière, couleur... Né en 1919, ce mouvement va être chassé de Weimar en 1924 après l’élection, dans la région, de l’extrême droite, cette dernière considérant le bauhaus comme de « l’art dégénéré ». Cherchant un nouveau lieu pour accueillir l’école, Gropius porte son choix sur Dressau, où il va faire construire le bâtiment chargé de l’accueillir, mais aussi concrétiser sa pensée en offrant un cadre architectural à l’image des enseignements de l’école.

C’est ce bâtiment qui est l’objet des clichés de Stefan Berg. Exposée à Beyrouth à l’occasion du centenaire de la création du mouvement, l’œuvre du photographe cherche à interroger l’incarnation du bauhaus dans ce bâtiment. Comme le montre cette photo, on retrouve dans l’école de Dressau des éléments centraux dans le travail du mouvement : le jeu de lumière, de symétrie, mais également la dimension sociale. Le propos du bauhaus est de se débarrasser du superflu, d’où la place du radiateur sur la photo qui remplace le traditionnel portrait de famille dans les maisons aristocratiques de l’époque. Un élément très fonctionnaliste remplace le décor.

Mais la « dimension bauhaus » est également présente chez le photographe. Stefan Berg explique à L’Orient-Le Jour avoir eu un parcours un peu similaire dans sa formation, lorsque l’un de ses professeurs a amené des éléments de ruptures sur l’apprentissage académique de la photographie, où l’angle et le contraste répondaient à des standards qui ne perdaient rien à être transgressés. Le bauhaus est donc à la fois le fond et la forme de l’exposition : davantage portraitiste que photographe d’architecture, Stefan Berg souhaite faire ressortir l’âme du mouvement dans sa présentation. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a choisi d’éliminer la couleur, pourtant présente dans les matières utilisées par l’école : « La couleur attire le regard sur certains éléments et a tendance à en masquer d’autres. Pour les portraits, l’utilisation du noir et blanc peut faire ressortir des détails occultés par sa présence, et ces photos sont davantage un portrait du bâtiment qu’une simple représentation de celui-ci. L’absence de couleur permet au spectateur de se focaliser sur la symétrie, la lumière et les jeux de contraste... » Toutefois, il n’exclut pas de refaire une série en couleurs pour explorer cet aspect de l’enseignement du bauhaus. Cette exposition s’inscrit dans la continuité d’une série d’évènements organisés par le Goethe-Institut de Beyrouth, qui commémore l’anniversaire de ce mouvement dont l’héritage a marqué des générations d’artistes à travers le monde. Si l’exposition reste ouverte tous les jours de 11h à 19h, la projection et le débat prévus le 24 octobre ont en revanche été reportés.

Station Beirut

Jisr-el Wati, prés de la route du Fleuve

Jusqu’au 27 octobre.

À l’occasion des 100 ans du bauhaus, Station Beirut et son directeur Nabil Canaan accueillent jusqu’au 27 octobre l’exposition du photographe Stefan Berg, qui présente ses clichés de l’école de Dessau, l’un des siège du mouvement. Plus qu’une simple visite photographique, il réinterroge les intentions du mouvement à travers son regard.Il y a cent ans, en Allemagne, à une...

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