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Syrie : la Turquie accuse les forces kurdes d'avoir délibérément relâché des détenus de l'EI


Des femmes et des enfants de jihadistes fuyant la localité de Baghouz, dans la province syrienne de Deir ez-Zor, dernière poche occupée par le groupe Etat islamique, le 12 février 2019. Photo d'archives AFP / Fadel SENNA

La Turquie a accusé lundi les forces kurdes en Syrie d'avoir délibérément relâché des membres du groupe Etat islamique qu'elles détenaient dans le nord-est de la Syrie afin de "semer le chaos" dans cette région.

Un haut responsable turc parlant sous couvert d'anonymat a affirmé que la milice kurde YPG "a libéré ces prisonniers de Daech (un autre acronyme de l'EI) pour semer le chaos dans la région" où l'armée turque mène une vaste offensive depuis mercredi. Selon lui, la prison en question se trouve dans la ville de Tal Abyad qui a été prise dimanche aux forces kurdes par l'armée turque et ses supplétifs syriens. Les forces turques qui ont pénétré dans cette prison ont constaté qu'"aucune porte n'avait pas été forcée par les détenus" et y ont trouvé des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné en Turquie. "Les gardiens de prison semblent avoir relâché des dangereux terroristes de Daech", a ajouté le responsable turc.

La Turquie a entamé la semaine dernière une incursion dans le nord-est de la Syrie contre les YPG, un groupe soutenu par les pays occidentaux en raison de son rôle dans la lutte contre les jihadistes de l'EI, mais qualifié de "terroriste" par Ankara.

Plus tôt lundi, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar avait accusé les YPG d'avoir vidé une prison où étaient enfermés des détenus liés à l'EI dans le nord-est de la Syrie, sans préciser dans quelle ville. "Dans la zone que nous contrôlons, il n'y a qu'une seule prison de Daech. Lorsque nous y sommes allés, nous avons constaté qu'elle avait été vidée", a déclaré M. Akar. "Nous avons des photographies et des vidéos", a-t-il ajouté. Il n'a pas précisé de quelle prison il parlait.

Dimanche, les autorités kurdes avaient affirmé que près de 800 proches de membres de l'EI s'étaient enfuis du camp d'Aïn Issa, profitant du chaos sécuritaire créé par l'offensive turque. Selon les autorités kurdes, "785 (proches) de membres étrangers de l'EI ont fui le camp d'Aïn Issa". "Ils ont attaqué les gardes et ouvert les portes", ont-elles ajouté dans un communiqué.

Après ces déclarations, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé dimanche une "entreprise de désinformation".

Dans un tweet matinal lundi, le président américain Donald Trump a semblé soulever cette hypothèse en déclarant : "Les Kurdes pourraient être en train d'en relâcher quelques-uns pour nous forcer à nous impliquer".

Joints par l'AFP dimanche, des proches de ressortissants français qui se sont enfuis du camp d'Aïn Issa ont déclaré que les gardes les avaient laissés partir. "Les gardes kurdes ont ouvert les portes aux femmes étrangères (issues de l'EI) et leur ont demandé de sortir du camp", a raconté une femme ayant eu au téléphone sa fille âgée de 24 ans qui était détenue à Aïn Issa depuis un an et demi.

La Turquie a accusé lundi les forces kurdes en Syrie d'avoir délibérément relâché des membres du groupe Etat islamique qu'elles détenaient dans le nord-est de la Syrie afin de "semer le chaos" dans cette région.Un haut responsable turc parlant sous couvert d'anonymat a affirmé que la milice kurde YPG "a libéré ces prisonniers de Daech (un autre acronyme de l'EI) pour semer le chaos...