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Moyen Orient et Monde - Syrie

Trump assure ne pas lâcher les Kurdes

La Turquie « prête » pour une opération ; l’Iran s’y oppose.

Le président Donald Trump a annoncé hier qu’il accueillerait le président Erdogan à Washington le 13 novembre. Geoffroy Van der Hasselt/Archives AFP

La Turquie a affirmé hier être prête à lancer une nouvelle offensive en Syrie contre une milice kurde, que le président américain Donald Trump a, de son côté, assuré ne pas lâcher après avoir laissé entendre le contraire.

Renforçant l’impression qu’une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG) était imminente, le ministère turc de la Défense a indiqué que « tous les préparatifs en vue d’une opération ont été achevés ».

La tension dans le nord-est de la Syrie est montée d’un cran après l’annonce par la Maison-Blanche, dimanche soir dans la foulée d’un entretien téléphonique entre M. Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, que les militaires américains stationnés dans la zone seraient retirés en vue d’une opération turque. Mais, accusé, jusque dans son propre camp, de lâcher des alliés des États-Unis, le président Trump a réorienté lundi son discours en affirmant qu’il « anéantirait complètement l’économie de la Turquie » si celle-ci « dépassait les bornes ».

« Nous sommes en train de quitter la Syrie, mais nous n’avons absolument pas abandonné les Kurdes qui sont des gens formidables et de merveilleux combattants », a-t-il renchéri hier dans un tweet. « Nous aidons les Kurdes financièrement (et en leur fournissant des) armes. » Mais il a aussi souligné que la Turquie était un « partenaire commercial important » des États-Unis et annoncé qu’il accueillerait M. Erdogan à Washington le 13 novembre.

D’après le quotidien turc Hürriyet, une opération pourrait débuter dans les prochains jours, l’état-major turc attendant que le retrait des forces américaines présentes dans cette zone soit achevé. La Turquie envisage dans un premier temps de prendre le contrôle d’une bande de territoire longue de 120 km et profonde d’une trentaine de km allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn, selon Hürriyet.

Espace aérien fermé

Lundi soir, l’armée turque a dépêché des renforts, notamment des chars, à sa frontière avec la Syrie. Un haut responsable du département d’État a néanmoins affirmé lundi que les forces américaines, qui contrôlent l’espace aérien dans le nord-est de la Syrie, l’avaient fermé à l’aviation turque. « Nous n’avons pas l’intention de changer cela dans un proche avenir », a-t-il indiqué.

À terme, Ankara entend créer une « zone de sécurité », sorte de tampon de 30 km de profondeur s’étirant de l’Euphrate à la frontière irakienne, soit 480 km. Cette zone a pour vocation, selon Ankara, d’accueillir une partie des 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie et de séparer la frontière turque des territoires conquis par les YPG en plein chaos syrien. « C’est l’idée la plus folle que j’aie jamais entendue », a affirmé le responsable américain au sujet de ce projet turc d’y installer des millions des réfugiés.

Si les pays occidentaux louent le rôle des YPG dans la défaite militaire du groupe État islamique en Syrie, Ankara les considère comme des « terroristes » en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla en Turquie. En août, les États-Unis avaient empêché in extremis une offensive turque contre les YPG en proposant de créer avec la Turquie une « zone de sécurité ». Mais Ankara n’a eu de cesse depuis de dénoncer des retards, menaçant de passer unilatéralement à l’action.

Détruire la confiance

L’annonce d’un retrait américain a provoqué un tollé aux États-Unis, y compris chez les républicains. Des responsables américains se sont employés à se démarquer de toute opération militaire d’Ankara et à minimiser le départ des soldats américains, évoquant le simple redéploiement de 50 à 100 membres des forces spéciales.Reste que cette confusion inquiète le reste de la communauté internationale, l’ONU indiquant lundi se « préparer au pire » en cas de nouvelle crise humanitaire en Syrie, où le conflit a fait depuis 2011 des millions de déplacés et a coûté la vie à plus de 370 000 personnes. Londres s’est dit hier « profondément préoccupé » par une intervention militaire turque, avertissant qu’une « action unilatérale pourrait déstabiliser la région » et précisant avoir informé Washington de sa position. Un sujet majeur d’inquiétude en cas d’offensive turque concerne le sort des jihadistes, notamment européens, prisonniers des forces kurdes.

Ces dernières ont accusé Washington de « détruire la confiance » et ont averti qu’une opération turque entraînerait un retour de l’EI. Le gouvernement syrien a pour sa part appelé les Kurdes à revenir dans son giron. « Nous défendrons l’ensemble du territoire syrien et nous n’accepterons aucune occupation » étrangère, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Mekdad au quotidien al-Watan.

Enfin, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a exprimé lundi soir à son homologue turc Mevlut Cavusoglu l’« opposition » de Téhéran à une « action militaire » turque en Syrie, selon un communiqué officiel. M. Zarif a discuté par téléphone avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu de « l’évolution récente de la situation dans le nord-est de la Syrie », indique le ministère iranien sur son site internet. Lors de la discussion, M. Cavusoglu « a insisté sur la nécessité de respecter l’intégrité territoriale syrienne en disant que l’opération de la Turquie dans cette région serait temporaire », écrit le ministère. De son côté, M. Zarif a « exprimé l’opposition (de l’Iran) à l’action militaire, a appelé au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie, et a souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme et d’établir la stabilité et la sécurité » dans ce pays, ajoute le texte.

Sources : agences

La Turquie a affirmé hier être prête à lancer une nouvelle offensive en Syrie contre une milice kurde, que le président américain Donald Trump a, de son côté, assuré ne pas lâcher après avoir laissé entendre le contraire.Renforçant l’impression qu’une offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG) était imminente, le ministère turc de la Défense a indiqué que...

commentaires (1)

Et pourtant , Trump lâche les Kurdes : Ceci est fait afin que les Kurdes soient acculés à libérer les Daechiens de leurs prisons chez les Kurdes afin que , à leur tour, les Iraniens , les Syriens , les Irakiens , les Russes , y compris le Hezbollah  etc  soient acculés  à mettre encore une fois toutes leurs énergies militaires afin de combattre la résurgence de l'EI , en laissant Israel tranquille , observant avec délice ce qui se passe autour . Le chaos contrôlé , si cher a Condoleeza , n'a jamais été aussi efficace .

Chucri Abboud

17 h 50, le 09 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • Et pourtant , Trump lâche les Kurdes : Ceci est fait afin que les Kurdes soient acculés à libérer les Daechiens de leurs prisons chez les Kurdes afin que , à leur tour, les Iraniens , les Syriens , les Irakiens , les Russes , y compris le Hezbollah  etc  soient acculés  à mettre encore une fois toutes leurs énergies militaires afin de combattre la résurgence de l'EI , en laissant Israel tranquille , observant avec délice ce qui se passe autour . Le chaos contrôlé , si cher a Condoleeza , n'a jamais été aussi efficace .

    Chucri Abboud

    17 h 50, le 09 octobre 2019

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