Bou Saab : Il est nécessaire de coopérer avec la Syrie pour lutter contre la contrebande frontalière

Le ministre libanais de la Défense Élias Bou Saab, proche du régime syrien du président Bachar el-Assad, a affirmé samedi qu'il était nécessaire que le Liban coopère avec la Syrie afin de lutter contre la contrebande frontalière, alors que les relations entre Beyrouth et Damas divisent la classe politique libanaise.

La région-est, qui est du ressorts du 4e régiment, est difficile à maîtriser en matière de lutte contre la contrebande car certains terrains se trouvent enclavés en territoire syrien", a-t-il affirmé, au cours d'une tournée qu'il effectuait dans plusieurs villages du Akkar frontaliers de la Syrie, où il a inspecté plusieurs points de passage. "Il y a 57 villages de part et d'autres du fleuve, dont 20 sont enclavés en Syrie. Je suis venu sur place pour m'enquérir de la situation sur le terrain, car la surenchère est facile. En tout cas, il est impossible de contrôler la frontière à 100%, c'est également le cas n'importe où ailleurs dans le monde", a affirmé le ministre Bou Saab.

"Il y a une chambre d'opération commune entre l'armée libanaise et l'armée syrienne, qui coordonnent ensemble la lutte contre la contrebande et un échange d'information permanent a lieu. Mais si nous voulons de meilleurs résultats, nous devons délimiter nos frontières. Pour cela, il est nécessaire de coordonner avec les autorités syriennes. Mais cela nécessite une décision du gouvernement libanais. Celui qui a d'autres solutions, qu'il les propose. Mais en tout cas, même les opposants (libanais) à la Syrie sont persuadés aujourd'hui qu'une coopération avec la partie syrienne pour mettre un terme à la contrebande ne pose pas problème", a enfin affirmé Élias Bou Saab.

Le mois dernier, le ministre de la Défense avait demandé à reporter sa présentation au gouvernement de la stratégie de son ministère pour lutter contre la contrebande, suite à plusieurs remarques formulées par d'autres ministres. Il avait affirmé que l’armée libanaise avait fermé au cours des deux dernières années plus de 140 points de passage illégaux à la frontière avec la Syrie, et qu’il n’en restait plus qu’une dizaine, utilisés notamment par les contrebandiers. Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, avait déclaré de son côté qu'il n'y avait pas de points de passage illégaux, "mais simplement certaines failles que nous œuvrons à combler".