De gauche à droite : l’ayatollah Khamenei, le clerc chiite Moqtada Sadr et le général Qassem Soleimani. AFP
Difficile de faire plus symbolique : le leader chiite irakien Moqtada Sadr a commémoré mardi l’Achoura en Iran aux côtés du guide suprême de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, et de plusieurs autres grandes figures du régime dont le chef de la force al-Qods, l’unité d’élite des pasdaran, Qassem Souleimani.
Alors que des millions de pèlerins chiites se rendent à Kerbala en Irak à l’occasion de l’Achoura, les clichés montrant le clerc populiste en Iran ont suscité polémiques et interrogations. Même s’il n’a jamais coupé les ponts avec le régime iranien, Moqtada Sadr a multiplié au cours de ces derniers mois les critiques contre les « forces étrangères » présentes en Irak, sur fond de tensions entre son mouvement et les milices chiites obligées de Téhéran. Lors des législatives de mai 2018, il avait adopté une rhétorique nationaliste et anti-élites qui avait permis à sa coalition d’arriver en tête du scrutin. Ses partisans, réunis à Bagdad, avaient fêté la victoire aux cris de « Iran dehors, Iran dehors ». Considéré comme l’un des défenseurs du particularisme chiite irakien, Moqtada Sadr entretient des relations avec le pouvoir saoudien, le grand rival régional de Téhéran. Le tribun a récemment menacé, comme il l’a fait par le passé, de retirer sa confiance au gouvernement irakien en raison des agissements de la coalition Fateh, qui regroupe les milices pro-Téhéran. Il y a une semaine, il a lancé sur Twitter une campagne contre la ligne la plus dure de cette alliance, l’accusant de vouloir mettre à bas « l’État de droit » pour créer un « État voyou ».
Connu pour ses nombreux retournements de veste, Moqtada Sadr est-il allé chercher en Iran le soutien dont il a besoin pour limiter l’action des milices concurrentes ? Sa présence aux côtés de l’Iranien Qassem Soleimani, considéré comme le chef de toutes ces milices et comme le véritable homme fort en Irak, est-elle au contraire le signe de sa mise au pas par le pouvoir iranien ?
Dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, certains estiment que le turbulent leader chiite a été « convoqué » en Iran. Pour d’autres, en revanche, cette visite et ces rencontres au sommet sont le signe que Téhéran a choisi d’appuyer Moqtada Sadr plutôt que le camp de Fateh.
Sources : rédaction et AFP
Difficile de faire plus symbolique : le leader chiite irakien Moqtada Sadr a commémoré mardi l’Achoura en Iran aux côtés du guide suprême de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, et de plusieurs autres grandes figures du régime dont le chef de la force al-Qods, l’unité d’élite des pasdaran, Qassem Souleimani. Alors que des millions de pèlerins chiites se...
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