Baisse des cours du pétrole : le ministre saoudien plaisante sur le "Prozac"

Le nouveau ministre saoudien de l'Energie a ironisé sur les prévisions négatives du marché du pétrole en affirmant qu'il serait "probablement sous Prozac" s'il s'en inquiétait, lors d'une réunion des pays producteurs lundi à Abou Dhabi centrée sur la chute des cours.

Nommé dimanche à son poste par son père le roi Salmane, le prince Abdel Aziz ben Salmane, s'exprimait lors d'une conférence dans la capitale des Emirats arabes unis, réunissant les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres grands producteurs comme la Russie. Ces derniers devraient envisager jeudi de nouvelles baisses de la production pour soutenir les prix sur un marché moribond.

"Si je devais m'inquiéter des prévisions de l'AIE (Agence internationale de l'énergie), je serais probablement tout le temps sous Prozac", s'est amusé le prince ministre, en référence à la célèbre marque de médicaments antidépresseurs.

Les inquiétudes sur la santé de l'économie mondiale, marquée par le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine, ont conduit l'AIE à revoir à la baisse vendredi ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2019 et 2020.

"Est-ce que nous assistons à une récession aujourd'hui ? Non. Ils prévoient une récession consécutive à une possible guerre commerciale. Où est-elle ?", s'est-il interrogé devant la presse en marge de la conférence. "Croyez-vous vraiment que les Etats-Unis, la Chine et les autres pays impliqués dans cette affaire n'auraient pas la sagesse et la sensibilité nécessaires pour essayer de surmonter ces problèmes?", a-t-il ajouté.

Expérimenté dans le domaine du pétrole, le ministre, demi-frère du puissant prince héritier Mohammad ben Salmane, est le premier membre de la famille royale à assumer le portefeuille de l'Energie.

Assurant le tiers de la production de de l'organisation, l'Arabie saoudite est de facto le chef de file de l'Opep.

Lundi, le haut responsable saoudien s'est déclaré favorable à la poursuite de la politique de baisse de la production de pétrole pour stimuler les cours. Le prix du baril de Brent se situe actuellement autour de 60 dollars contre plus de 75 dollars il y a un an et après avoir chuté à 50 dollars fin 2018. Lundi, il a été légèrement stimulé par les déclarations saoudiennes, selon des analystes.