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Culture - Performance

Khansa, koçëk des temps modernes...

L’artiste protéiforme, à la fois danseur, chanteur et musicien, présentait sa performance « Oyunu », mercredi soir au B018.

Khansa présentant sa performance sulfureuse « Oyunu ». Photo Merass Sadek

Voilà trois ans, depuis la création de son personnage baptisé Khansa, que l’artiste protéiforme n’a cessé de provoquer des chocs sismiques au sein de la scène artistique locale et régionale, mais seulement dans le cadre d’une poignée de représentations données à Beyrouth. Au terme de cinq ans d’entraînements herculéens et d’un enfermement en studio qui donnera bientôt naissance à un premier album, l’artiste, à la fois danseur, chanteur et musicien, présentait mercredi soir au B018 sa performance Oyunu. Il en explique la genèse de la sorte : « J’avais l’habitude de mélanger les trois disciplines, musique, danse et chant dans chacune des performances. Avec le temps, j’ai eu envie d’aller plus en profondeur, histoire de trouver un sens à ce que je faisais, même si cela ne répondait pas à une case. Cette performance se différencie donc des autres par le fait même qu’on y retrouve une véritable histoire, un personnage, et même un contexte historique avec lequel je joue. » Puisant dans l’histoire des koçëk, ces jeunes éphèbes qui se travestissaient et que les hommes s’arrachaient dans les tavernes turques de l’époque ottomane, Khansa choisit pour ce show de se glisser dans la peau de l’un d’entre eux pour, dit-il, « interroger puis recontextualiser, à ma sauce, cette pratique, et en particulier la manière dont leur érotisme, et ainsi le désir violent que ceci suscitait auprès des hommes dans les tavernes turques de l’époque, a conduit à les bannir. Ce qui m’intéresse justement, c’est le fait même que l’érotisme et le plaisir finissent par être bannis ». En koçëk des temps modernes, Khansa cambriolait l’attention avec son audace de réinventer, dans un format pop et résolument moderne, des sons glanés en Orient, comme c’est le cas sur son single Khabberni Kif. Mais aussi, et surtout avec sa manière, en un mouvement de hanches, en une danse circulaire tel un darwiche hypnotique ou en une voltige à travers le toit ouvrant du B018, de chahuter les codes du genre et de l’identité. Cela dit, on espère vivement le voir fouler de « vraies » planches (avec une sonorisation de qualité), de celles qui donneraient toute la mesure de ses ailes et son talent.



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commentaires (1)

C'est un aspect intéressant de la culture orientalle. Apparement les tavernes où on mangait mezzes et buvait du vin ou "raki" (arak) sont des "meyhane", des tavernes traditionelles. Si on peut croire les écrivains latins, cette pratique est très ancienne en orient, les prêtres de la Cybele (déesse orientalle) auraient été les "Galli" des musiciens ambulants du culte de Cybèle ...

Stes David

15 h 25, le 06 septembre 2019

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Commentaires (1)

  • C'est un aspect intéressant de la culture orientalle. Apparement les tavernes où on mangait mezzes et buvait du vin ou "raki" (arak) sont des "meyhane", des tavernes traditionelles. Si on peut croire les écrivains latins, cette pratique est très ancienne en orient, les prêtres de la Cybele (déesse orientalle) auraient été les "Galli" des musiciens ambulants du culte de Cybèle ...

    Stes David

    15 h 25, le 06 septembre 2019

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