L'administration américaine de Donald Trump a exclu mercredi toute "dérogation" aux sanctions des Etats-Unis contre l'Iran pour faciliter l'octroi d'une ligne de crédit à Téhéran dans le cadre d'une médiation française.
"On ne peut pas être plus clairs sur le fait que nous sommes déterminés à mettre en oeuvre cette campagne de pression maximale et que nous n'entendons pas accorder d'exceptions ou de dérogations", a déclaré l'émissaire américain pour l'Iran Brian Hook devant la presse. "Les Etats-Unis intensifient leur campagne de pression maximale", a-t-il ajouté.
Prié de dire si Washington était prêt à étudier la possibilité d'un feu vert aux pistes françaises, il a toutefois ensuite éludé la question, se bornant à dire qu'il n'avait pas encore vu de proposition "concrète".
Le président Trump a claqué la porte en 2018 de l'accord international signé trois ans plus tôt avec l'Iran pour l'empêcher de se doter de la bombe atomique. Depuis, les Etats-Unis ont imposé à Téhéran des sanctions de plus en plus dures, interdisant toute vente de pétrole iranien. Les dernières dérogations qui permettaient à l'Iran d'écouler son brut vers huit pays, dont la Chine et l'Inde, ont été retirées en mai.
De son côté, le gouvernement iranien a commencé à s'affranchir de certaines restrictions imposées à son programme nucléaire et menace de revenir cette semaine sur d'autres engagements pris dans le cadre de l'accord de 2015.
Pour faire baisser les tensions, les signataires européens de cet accord, menés par la France, tentent une médiation qui consisterait à accorder une ligne de crédit d'environ 15 milliards de dollars à Téhéran en échange d'un retour à la mise en oeuvre totale de ses engagements nucléaires. Le président français Emmanuel Macron espère que cette bouffée d'oxygène financière puisse créer les conditions pour l'amorce d'un dialogue américano-iranien avec une possible rencontre entre Donald Trump et son homologue Hassan Rohani.
"Le président voudrait vraiment voir une solution diplomatique à tout cela", a assuré mercredi Brian Hook, sans fermer totalement la porte à la médiation française.
Mais les conditions de la proposition française restent encore à éclaircir. Selon une source diplomatique française, les fonds avancés grâce à la ligne de crédit en cours de négociation seraient remboursés via des ventes futures de pétrole. Mais pour que cette facilité de financement puisse voir le jour, il faut d'abord que les Etats-Unis acceptent de desserrer leur étau, notamment en allégeant leurs sanctions contre les ventes de pétrole iraniennes.
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