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Liban - Droits de l’homme

Au moins trois Syriens déportés incarcérés à leur retour en Syrie

Le Liban accusé de « violer ses obligations internationales en mettant des gens en danger ».

Un réfugié syrien passant devant des agents de la Sûreté générale, au départ d’un nouveau contingent de réfugiés vers la Syrie, près de Beyrouth, le 9 septembre 2018. Photo d’archives Anwar Amro/AFP

Au moins trois ressortissants syriens déportés en Syrie par la Sûreté générale ont été arrêtés par les autorités de Damas à leur retour dans leur pays, dénonce l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui accuse le Liban de « violer ses obligations internationales en mettant des gens en danger ».

« Le Liban met les Syriens en danger en les obligeant à rentrer dans le pays qu’ils ont fui et en les remettant aux mains d’un gouvernement qui est responsable d’atrocités de masse », accuse la directrice exécutive de HRW pour le Moyen-Orient, Lama Fakih. « Le Liban est légalement obligé de permettre aux gens de remettre en cause leur déportation et de plaider leur cause pour obtenir une protection. Il est interdit par la loi de déporter toute personne qui risque de subir des persécutions ou de se faire torturer », ajoute Mme Fakih.

Sur les près de 3 000 Syriens déportés du Liban entre le 21 mai et le 28 août 2019, au moins trois ont été incarcérés à leur arrivée en Syrie, affirme HRW, qui rapporte des témoignages de personnes proches de ces prisonniers. Adel a notamment raconté que son frère, Rami, a été arrêté à un barrage au Liban, en mai 2019, et transféré dans un centre de détention de la Sûreté générale à Tripoli. Alors même qu’il avait été assuré que Rami ne serait pas déporté, Adel n’a plus eu de ses nouvelles pendant plusieurs jours. Il a ensuite été contacté par un homme qui lui a annoncé être incarcéré avec Rami, dans une prison du régime à Tartous, et que ce dernier serait transféré à Damas.

Obligations internationales

HRW appelle dans ce contexte le Liban à « donner à toute personne qui risque d’être déportée en Syrie la possibilité de consulter un avocat, de se réunir avec le Haut Comité de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et d’introduire un recours devant les tribunaux compétents contre leur déportation ». Le gouvernement libanais devrait présenter régulièrement des rapports publics concernant les déportations, qui incluent les raisons de ces procédures, exhorte encore l’ONG. Elle souligne que « d’autres pays devraient mettre en place des programmes de réinstallation » des réfugiés afin d’éviter au Liban de devoir « porter le fardeau » que constituent le million de Syriens sur son territoire, affirmant toutefois que « rien n’excuse les violations par le Liban de ses obligations internationales et le fait qu’il met des vies en danger ».

Le Liban, qui est signataire de la Convention internationale contre la torture, accueille selon les estimations du gouvernement plus d’un million et demi de réfugiés syriens depuis le début du conflit en 2011. Depuis plusieurs mois, la Sûreté générale organise, en coopération avec les autorités syriennes, des opérations de « rapatriement volontaire » de ces Syriens. Les autorités libanaises ont par ailleurs pris la décision en mai, lors d’un Conseil supérieur de défense, de déporter tout réfugié entré illégalement au Liban après le 24 avril 2019.

Au moins trois ressortissants syriens déportés en Syrie par la Sûreté générale ont été arrêtés par les autorités de Damas à leur retour dans leur pays, dénonce l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui accuse le Liban de « violer ses obligations internationales en mettant des gens en danger ». « Le Liban met les Syriens en danger...

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