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Le Kremlin dément être impliqué dans l'assassinat d'un Géorgien à Berlin

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov (c). Photo REUTERS/Maxim Shemetov

Le Kremlin a démenti mercredi être impliqué dans le mystérieux assassinat à Berlin d'un Géorgien, vétéran de la guerre en Tchétchénie, qui pourrait être lié au passé de la victime dans les forces spéciales de Tbilissi. "Cette affaire n'a rien à voir avec le gouvernement russe ou ses instances officielles. Je démens totalement tout lien entre ce meurtre et les autorités russes", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que les spéculations en Allemagne sur le sujet vont bon train depuis plusieurs jours.

Le Géorgien d'origine tchétchène, âgé de 40 ans et identifié comme Zelimkhan Khangochvili, a été tué par balle vendredi en plein jour au beau milieu d'un parc de la capitale allemande lors de ce que des témoins ont décrit comme une "exécution". Le parquet de Berlin a indiqué avoir arrêté un suspect, un Russe de 49 ans, qui a été placé en détention provisoire pour "assassinat". Et le parquet fédéral allemand, chargé de toutes les affaires liées à l'espionnage, a indiqué "suivre" le dossier. S'il devait au final s'en saisir, cela signifierait que la piste d'un acte commis par un service secret étranger est désormais privilégiée.

Plusieurs médias allemands pointent du doigt depuis plusieurs jours Moscou dans cette affaire, bien que les autorités allemandes restent mutiques sur le sujet. Une source proche du renseignement a indiqué au magazine Der Spiegel être "sûre à 100%" que la Russie est impliquée d'une manière ou d'une autre. "S'il s'avère qu'un acteur étatique comme la Russie est derrière le crime, nous avons une deuxième affaire Skripal avec toutes les conséquences" que cela implique, a déclaré au Spiegel une autre source sécuritaire allemande.
Sergueï Skripal, un ex-agent double russe, avait été empoisonné à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre, en mars 2018, une attaque imputée par Londres à la Russie, ce que Moscou nie.

Interviewée par le Spiegel, l'ex-épouse du défunt, qui vit toujours en Allemagne, assure que cet assassinat porte "des traces russes".

Selon plusieurs journaux allemands, la victime géorgienne allemande est un Tchétchène de Géorgie, avant participé dans le camp tchétchène à la deuxième guerre de Tchétchénie contre la Russie. Il serait passé ensuite dans une unité anti-terroriste du ministère de l'Intérieur géorgien, tout en gardant des liens avec les milieux islamistes avec lesquels il était proche. A ce titre, l'homme a, selon les médias allemands, renseigné sur ces mêmes milieux islamistes. Au sein de ces forces anti-terroristes géorgiennes, il aurait pris part notamment en 2012 à une mission des forces spéciales géorgiennes contre ce qui a été présenté à l'époque comme une opération antiterroriste visant des combattants venus du Daguestan russe voisin ayant pris en otage des habitants dans les gorges de Lopota. L'assaut avait fait de nombreux morts du côté des islamistes mais aussi trois du côté des forces de l'ordre. L'opération est restée controversée et la lumière sur ses circonstances exactes n'a jamais été réellement faite.

Son fils cité dans la presse allemande a affirmé que son père avait échappé à plusieurs tentatives d'assassinat dans le passé.

Selon l'ONG géorgienne EMC, la dernière est survenue en 2015 à Tbilissi. C'est ensuite qu'il s'est exilé avec sa famille en Allemagne, à l'époque sous une fausse identité.

Le Kremlin a démenti mercredi être impliqué dans le mystérieux assassinat à Berlin d'un Géorgien, vétéran de la guerre en Tchétchénie, qui pourrait être lié au passé de la victime dans les forces spéciales de Tbilissi. "Cette affaire n'a rien à voir avec le gouvernement russe ou ses instances officielles. Je démens totalement tout lien entre ce meurtre et les autorités russes", a...