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Libye : craintes "grandissantes" sur la sécurité d'une députée enlevée, selon Amnesty

Capture d'écran YouTube

L'ONG Amnesty International a exprimé vendredi ses craintes grandissantes quant à la sécurité d'une députée du Parlement libyen, enlevée il y a près d'un mois à Benghazi après avoir appelé à "arrêter l'effusion de sang" dans ce pays plongé dans le chaos.

Siham Sergewa a disparu le 17 juillet à Benghazi, siège du Parlement élu, après l'attaque de son domicile par un groupe armé, au lendemain de son intervention sur la chaîne Libya al-Hadath, télévision proche de l'homme fort de l'est libyen Khalifa Haftar dont Benghazi est le fief.

Le maréchal Haftar a lancé le 4 avril une offensive pour tenter de prendre la capitale Tripoli, où est basé le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU.

Dans son intervention, Mme Sergewa avait appelé à l'arrêt des combats et dénoncé le "radicalisme" de certains députés acquis à la cause d'un camp ou l'autre, responsable selon elle de la division du Parlement.

"Cet enlèvement horrible (...) illustre le danger couru par les femmes actives dans la vie publique libyenne qui osent exprimer des critiques contre les milices", a indiqué Magdalena Mughrabi, directrice-adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, citée dans un communiqué.

"Les craintes quant à sa sécurité grandissent davantage chaque jour", a-t-elle ajouté.

Le 18 juillet, la mission de l'ONU en Libye (Manul) avait appelé à une enquête sur sa disparition et à sa libération.

La députée "semble avoir subi cette attaque en punition pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions et critiqué l'Armée nationale libyenne (ANL)" autoproclamée par M. Haftar, a ajouté Mme Mughrabi.

Des témoins de l'attaque ont indiqué que les assaillants étaient affiliés à l'ANL, selon le communiqué d'Amnesty, dans lequel il est précisé que le mari de la députée a été blessé à la jambe par un tir et son fils de 16 ans "violemment battu".

Un graffiti indiquant "l'armée est une ligne rouge" a été peint dans leur maison, a indiqué l'ONG, précisant qu'un témoin avait vu le groupe armé arriver dans des voitures sur lesquelles on pouvait lire "police militaire".

Les combats entre les forces loyales au GNA et l'ANL piétinent au sud de Tripoli et ont fait en quatre mois 1.093 morts et 5.752 blessés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Près de 120.000 personnes ont été déplacées.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte, la Libye est plongée dans le chaos avec des luttes de pouvoir et des milices armées qui font la loi.

L'ONG Amnesty International a exprimé vendredi ses craintes grandissantes quant à la sécurité d'une députée du Parlement libyen, enlevée il y a près d'un mois à Benghazi après avoir appelé à "arrêter l'effusion de sang" dans ce pays plongé dans le chaos. Siham Sergewa a disparu le 17 juillet à Benghazi, siège du Parlement élu, après l'attaque de son domicile par un groupe ...