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Iran: désistement du patron pressenti de l'Instex après des propos controversés

Bernd Erbel, ancien ambassadeur allemand à Téhéran et à Bagdad. Capture d'écran YouTube

Un diplomate allemand pressenti pour diriger l'instance devant permettre à l'Europe de commercer avec l'Iran malgré les sanctions américaines a renoncé à son poste à la suite de propos controversés à l'égard d'Israël et de l'Iran, a appris l'AFP vendredi.

Bernd Erbel, ancien ambassadeur allemand à Téhéran et à Bagdad, "a informé le ministère des Affaires étrangères qu'il n'est pas disponible pour des raisons personnelles", a déclaré une porte-parole de ce ministère, sans donner davantage de détails.

Cet homme de 71 ans était pressenti pour prendre prochainement les rênes d'Instex, un mécanisme de troc créé début 2019 par les Européens pour contourner les sanctions américaines en évitant d'utiliser le dollar.

Or, des déclarations du diplomate remontant à mi-juillet, et faites dans une interview accordée à un youtubeur mis en cause dans le passé pour des propos jugés antisémites, Ken Jebsen, ont suscité de vives critiques de la part du quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild, ardent défenseur d'Israël. M. Erbel y estimait qu'Israël était "plus que jamais un corps étranger dans la région" du Moyen-Orient, incapable d'avoir de l'empathie pour les Palestiniens pour des raisons "psychologiques". "On a le sentiment là-bas que les gens pensent que seuls les autres peuvent commettre l'injustice car eux n'ont été victimes que d'injustice", a-t-il ajouté selon des propos rapportés par Bild. Le journal s'étonne de telles déclarations venant d'un diplomate allemand, représentant un pays qui a fait depuis la guerre de la défense d'Israël l'alpha et l'omega de sa politique au Moyen-Orient.

Le diplomate est aussi critiqué pour des propos sur l'Iran, qui selon lui est un pays aujourd'hui pacifique et dont la dernière agression guerrière remontrait à 1748 en Inde.

Cette affaire est embarrassante pour les Européens, qui cherchent un moyen de maintenir le dialogue sur le nucléaire avec l'Iran en lui permettant de commercer avec eux, en contournant, via le mécanisme Instex, les sanctions américaines visant les entreprises qui établiraient des relations commerciales avec ce pays.

En pratique, l'Instex, qui est basé à Paris, doit fonctionner comme une chambre de compensation permettant à l'Iran de continuer à vendre du pétrole et d'importer en contrepartie d'autres produits ou services nécessaires à son économie. Ce système n'a permis encore aucune transaction à ce jour.

Washington a pris ces mesures punitives après s'être retiré en mai 2018 de l'accord international prévoyant une limitation du programme nucléaire iranien. Mais les Européens sont eux restés partie à cet accord signé en 2015 et tentent de garantir à l'Iran les retombées économiques prévues par ce texte.

Un diplomate allemand pressenti pour diriger l'instance devant permettre à l'Europe de commercer avec l'Iran malgré les sanctions américaines a renoncé à son poste à la suite de propos controversés à l'égard d'Israël et de l'Iran, a appris l'AFP vendredi.Bernd Erbel, ancien ambassadeur allemand à Téhéran et à Bagdad, "a informé le ministère des Affaires étrangères qu'il n'est...