Pompeo exhorte les pays de l'Asean à se rapprocher des USA plutôt que de la Chine

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a esquissé vendredi à Bangkok un sombre tableau des pratiques de la Chine, exhortant les pays à se rapprocher de Washington plutôt que Pékin au moment où Donald Trump relance sa guerre commerciale.

"Les États-Unis ont aujourd'hui la plus forte économie au monde et nos consommateurs stimulent la demande pour vos produits", a relevé le secrétaire d'Etat américain lors d'un discours à Bangkok où se tiennent des réunions ministérielles de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean).

"En revanche, l'économie chinoise entre dans une phase de croissance plus lente", a ajouté Mike Pompeo, insistant sur le fait que l'administration Trump milite pour "le respect de la souveraineté" des pays d'Asie du Sud-Est, contrairement à Pékin soupçonné de vouloir étendre son emprise sur la région et de vouloir y faire prospérer ses ambitions militaires.

"Nos investissements ne servent pas un gouvernement (...) pas un parti politique", a-t-il déclaré, une allusion à peine voilée au parti communiste chinois. "Nous aimerions que nos différends commerciaux (avec Pékin, NDLR) soient résolus le plus rapidement possible", a encore ajouté Mike Pompeo, indiquant que Donald Trump demande uniquement que "la Chine soit sur un pied d'égalité avec tous les autres".

Ces déclarations interviennent alors que le président américain a fait savoir jeudi que son administration allait infliger, à compter du 1er septembre, "de petits droits de douane supplémentaires de 10% sur les 300 milliards de dollars" d'importations chinoises jusque-là épargnées.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, également présent à Bangkok, a jugé ce geste "pas constructif" pour les négociations actuellement en cours entre les deux grandes puissances mondiales.

M. Trump a aussi prévenu qu'il pourrait étendre des droits de douane supplémentaires à toutes les importations en provenance de Chine, provoquant la stupeur sur les marchés. Pour autant, le président américain, qui n'a cessé de souffler le chaud et le froid dans ce conflit, affirme que les négociations vont se poursuivre comme prévu "début septembre". Le dernier round de discussions entre Washington et Pékin s'est achevé sans avancée majeure mercredi à Shanghai.

Interrogé sur une éventuelle intervention militaire chinoise à Hong Kong agité depuis des semaines par de gigantesques manifestations contre le gouvernement local pro-Pékin, Mike Pompeo s'est tenu à la position de non-ingérence de Washington sur cette question, espérant uniquement que la manière dont les choses se dérouleront "sera non violente".