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Moyen Orient et Monde - Russie

Près de 1 400 arrestations après d’importantes manifestations à Moscou

L’opposant Alexeï Navalny a été hospitalisé pour traiter une violente allergie.

La police moscovite a procédé à près de 1 400 arrestations samedi à Moscou, selon une ONG, suite à d’importantes manifestations. Kirill Kudryavtsev/AFP

La police russe a arrêté plus de 1 000 personnes qui manifestaient samedi à Moscou pour des élections libres malgré le durcissement de la répression contre l’opposition ces derniers jours.

Moins d’une semaine après un rassemblement sans précédent depuis le mouvement de contestation qui avait accompagné le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012, les forces de l’ordre n’ont cette fois laissé aucune chance aux protestataires de participer à cette nouvelle manifestation, non autorisée, devant la mairie de la capitale russe.

L’opposition dénonce le rejet des candidatures indépendantes en vue des élections locales du 8 septembre, qui s’annoncent difficiles pour les candidats soutenant le pouvoir dans un contexte de grogne sociale.

Selon les chiffres officiels de la police de Moscou, quelque 3 500 personnes, parmi lesquelles environ 700 journalistes professionnels et blogueurs, étaient présentes samedi à la manifestation et « 1 373 » ont été arrêtées « pour des infractions diverses ».

Mobilisées en grand nombre, les forces de l’ordre ont interpellé en masse les manifestants qui affluaient dans l’après-midi sur la principale artère de Moscou, la rue Tverskaïa, criant « Honte ! » ou « Nous voulons des élections libres ! », et les ont repoussés manu militari vers les ruelles alentour. Plusieurs arrestations ont été violentes, de nombreux manifestants ayant notamment été blessés à la tête.

« Nous manifestions pacifiquement »

« Les autorités ont complètement perdu la raison : elles se comportent de manière presque sadique », a estimé sur Twitter l’opposant Ilia Iachine qui a annoncé une « nouvelle manifestation d’ampleur » à Moscou pour le 3 août.

« Nous manifestions pacifiquement, nous n’avions pas d’armes (...). Nous ne leur avons donné aucun prétexte à des arrestations aussi violentes », témoignait Anastassia Zabalioueva, 27 ans, qui enseigne le français et l’anglais.

Avant même le rassemblement, plusieurs figures de l’opposition, parmi lesquelles Ilia Iachine, ainsi que Lioubov Sobol et Dmitri Goudkov, avaient été arrêtées samedi matin. Tous trois ont été relâchés plus tard dans la journée. MM. Iachine et Goudkov devront comparaître devant un tribunal fin juillet, tandis que Mme Sobol s’est vu infliger une amende de 30 000 roubles (426 euros au taux de samedi). Lioubov Sobol et Ilia Iachine ont cependant été de nouveau arrêtés dans la soirée, pendant un rassemblement sur la place Troubnaïa.

Exceptionnellement élevée après l’annexion en mars 2014 de la Crimée, la popularité de Vladimir Poutine a baissé depuis sa réélection pour un quatrième mandat l’année dernière et les scrutins de début septembre s’annoncent difficiles pour le pouvoir, surtout dans les grandes villes comme Moscou et Saint-Pétersbourg. L’enregistrement d’une soixantaine de candidats aux élections du Parlement de Moscou a été rejeté, officiellement en raison de vices dans la collecte des signatures nécessaires pour se présenter. Des participants indépendants exclus du scrutin dénoncent pour leur part des irrégularités fabriquées selon eux de toutes pièces.

Vives réactions

L’ambassade des États-Unis en Russie a dénoncé l’usage « disproportionné de la force policière ». « La violence et les arrestations sapent le droit des citoyens à participer au processus démocratique », a tweeté la porte-parole de l’ambassade Andrea Kalan. L’Union européenne a également fustigé cette vague d’arrestations. « Ces détentions et le recours disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques (...) portent une fois de plus gravement atteinte aux libertés fondamentales d’expression, d’association et de réunion », selon un communiqué hier citant la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. L’ONG Amnesty International a dénoncé samedi soir un « recours à la force excessif » de la police russe, appelant à une « libération immédiate des protestataires pacifiques ». L’opposant Ilia Iachine a annoncé une « nouvelle manifestation d’ampleur » à Moscou pour le 3 août. Plusieurs figures de l’opposition avaient été interpellées en matinée avant le rassemblement. Les domiciles et les permanences de plusieurs candidats exclus avaient été perquisitionnés par avance et, mercredi, l’opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny avait été renvoyé en prison pour 30 jours pour des infractions aux « règles des manifestations ».

M. Navalny a quant à lui été hospitalisé hier depuis sa cellule en raison d’une « grave réaction allergique », selon sa porte-parole. Celle-ci a toutefois souligné que l’opposant n’avait jamais souffert de cette allergie.

Léonide Volkov, un allié d’Alexeï Navalny, a indiqué à la presse qu’il avait eu une réaction allergique similaire alors qu’il purgeait sa peine, lui aussi, dans la même prison le mois dernier. Il assure cependant que cette réaction est provoquée plutôt par les mauvaises conditions d’hygiène que par un « complot ».

Source : AFP


La police russe a arrêté plus de 1 000 personnes qui manifestaient samedi à Moscou pour des élections libres malgré le durcissement de la répression contre l’opposition ces derniers jours.Moins d’une semaine après un rassemblement sans précédent depuis le mouvement de contestation qui avait accompagné le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012, les forces de l’ordre...

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