La jeunesse libanaise sera représentée pour la première fois dans le jury depuis la création du Festival de Giffoni. Cet événement international rassemble pendant 10 jours dans le village de Giffoni Valle Piana, en Italie, près de 5 000 jeunes de 47 pays différents. Le festival a été lancé en 1971 par son fondateur et directeur actuel Claudio Gubitosi. Depuis ses débuts, le jury du festival est composé de jeunes qui élisent le meilleur film et le récompensant du prix « Giffone d’Oro ».
Trois jeunes Libanais ont la chance d’être membres du jury. Omar Ali a 24 ans, il vient du Akkar et se définit comme un « addict de films ». « Cette opportunité est pour moi le moyen d’échanger nos cultures, nos passions et de trouver de nouveaux angles pour voir les choses. » Rappeur mais aussi réalisateur, il est heureux de partager cette expérience avec deux autres Libanais issus de cultures et d’endroits différents du pays. « Trouver une nouvelle génération d’artiste libanais pour partager nos arts et idées », résume Omar Ali. À 17 ans, Kassem Raad est le plus jeune du trio. En tant qu’artiste autodidacte, il est heureux de pouvoir rencontrer des jeunes du monde entier pour faire de nouvelles expériences. Quant à la jeune Malak Lawah, elle est originaire de Tripoli. Âgée de 18 ans, elle va voyager pour la première fois en dehors du Liban. Cette artiste libanaise se réjouit « de pouvoir partager la culture libanaise et recevoir en retour les reconnaissances des jeunes du monde entier ».
À Giffoni, les jeunes membres du jury vont avoir l’occasion de rencontrer des écrivains, des acteurs et des producteurs pour échanger sur le cinéma et le monde artistique. Ils seront en immersion totale puisqu’ils seront hébergés chez l’habitant. L’ambassadeur d’Italie, Massimo Marotti, souligne cet échange culturel : « Ce festival, qui rassemble la jeunesse de 50 pays, c’était la meilleure idée pour partager les cultures libanaise et italienne. On espère que les jeunes Libanais seront marqués par cette expérience d’échange culturel. »
Le thème de l’édition 2019 du festival est « Air ». Il fait partie d’un projet sur trois ans destiné à sensibiliser à l’environnement. En 2018, le thème était « Eau » et l’année prochaine le thème sera « Terre ». Selon Alessandro Masiello, qui fait partie de l’équipe organisatrice du festival, « le but est de réunir des jeunes du monde entier pour trouver entre eux des similitudes ».
Les trois artistes libanais ont eu l’occasion d’être jurés grâce à l’ONG March Lebanon. Cette association souhaite promouvoir la cohésion sociale et les libertés individuelles. Léa Baroudi, une des fondatrices, décrit le processus de sélection : « On travaille avec des jeunes dans des régions délaissées. Ces jeunes veulent saisir des opportunités pour se développer et grandir. » Pour l’ONG, les arts et la culture sont des puissants catalyseurs pouvant favoriser la tolérance et la réconciliation vers la paix.
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