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Moyen Orient et Monde - Italie

Long entretien de Poutine avec François en ouverture d’une visite éclair à Rome

Une invitation du pape en Russie ne figure pas à l’ordre du jour.

La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le pape François, au Vatican hier, a duré 55 minutes. Alexey Druzhinin/Sputnik/AFP

Le président russe Vladimir Poutine, en pleine crise avec l’Occident, a entamé hier une visite éclair à Rome par un long entretien avec le pape François au Vatican. Il est ensuite allé déjeuner chez son homologue italien Sergio Mattarella, avant de rencontrer le Premier ministre Giuseppe Conte, puis en soirée les deux vice-Premiers ministres et chefs politiques du gouvernement populiste, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème).

Le chef du Kremlin, réputé pour son manque de ponctualité, est arrivé en début d’après-midi avec environ une heure de retard à sa troisième entrevue avec François. Un tête-à-tête de 55 minutes que Vladimir Poutine a qualifié de « substantiel », après un traditionnel échange de cadeaux. Le pape a offert au président russe une médaille commémorative de la Première Guerre mondiale, ainsi que son message pour la Journée mondiale pour la paix. Poutine lui a remis un livre et un film sur Michel-Ange.

Lors de leur dernière rencontre en 2015, François l’avait exhorté à « faire un effort important et sincère pour réaliser la paix » en Ukraine, sans aller jusqu’à une condamnation comme le souhaitaient les catholiques ukrainiens.

Un rapprochement important a été accompli en février 2016 lors d’une rencontre historique à Cuba entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill, la première en 1 000 ans entre les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes.

Pas d’invitation pour François

M. Poutine et le pape devaient évoquer ensemble « la préservation des sites chrétiens sacrés en Syrie », avait indiqué à la veille du voyage le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, mais pas un éventuel voyage du pape en Russie. Cette hypothèse suscite encore de vives résistances au sein de l’Église orthodoxe russe, traversée par un courant nationaliste et conservateur. « Pour l’heure, une éventuelle invitation du pape en Russie ne figure pas à l’ordre du jour », a déclaré M. Ouchakov.

L’Ukraine, où les rebelles prorusses de l’Est sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou et se battent contre d’autres orthodoxes et les gréco-catholiques (uniates) rattachés à Rome, reste un terrain délicat.

Avec les responsables italiens, « les questions économiques seront prioritaires. Nos échanges commerciaux n’arrivent pas à remonter au niveau d’avant les sanctions imposées en 2014 (54 milliards de dollars alors, 26,9 milliards en 2018) », a souligné Iouri Ouchakov. Dans une interview publiée hier par le quotidien italien Il Corriere della Sera, M. Poutine a cependant insisté sur la résilience des liens économiques bilatéraux : 500 entreprises italiennes représentées en Russie, 4,7 milliards de dollars d’investissements italiens en Russie depuis le début de l’année et 2,7 milliards d’investissements russes en Italie. La Russie est frappée depuis 2014 par des sanctions économiques européennes et américaines sans précédent en raison de la crise ukrainienne. Le président russe souhaite aussi échanger avec les autorités italiennes sur les relations Russie-UE, la Syrie, l’Ukraine, la Libye ainsi que sur le programme nucléaire iranien.

L’ami Berlusconi

Il devait trouver une oreille attentive au gouvernement italien, dont l’homme fort, Matteo Salvini, compte parmi ses fervents admirateurs : « Des hommes comme lui, qui ont à cœur l’intérêt de leurs propres citoyens, il en faudrait des dizaines » en Italie, a-t-il notamment dit. Le programme de la coalition Ligue-M5S prévoit d’ailleurs de tout faire pour obtenir une révision des sanctions contre la Russie, alors que la riposte russe pèse contre les exportations italiennes.

Les relations entre Moscou et les Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la guerre froide, empoisonnées par des désaccords sur la Syrie et l’Ukraine, des scandales d’ingérence électorale présumée et d’espionnage.

Pour cette visite, d’importantes mesures de sécurité ont été mises en place et le chauffeur de la limousine de M. Poutine, longue de plus de six mètres, a dû s’entraîner pour réussir à passer certains portails étroits du palais Renaissance.

Avant de repartir dans la soirée, M. Poutine devait voir aussi, de manière informelle, son grand ami Silvio Berlusconi, qu’il a de nouveau salué, dans le Corriere della Sera, comme « un homme politique de stature mondiale ».

Source : AFP


Le président russe Vladimir Poutine, en pleine crise avec l’Occident, a entamé hier une visite éclair à Rome par un long entretien avec le pape François au Vatican. Il est ensuite allé déjeuner chez son homologue italien Sergio Mattarella, avant de rencontrer le Premier ministre Giuseppe Conte, puis en soirée les deux vice-Premiers ministres et chefs politiques du gouvernement...

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