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Moyen Orient et Monde - Golfe

L’Iran abat un drone US en mer de Oman ; « énorme erreur », réplique Trump

Les États-Unis affirment que l’avion de surveillance se trouvait dans l’espace aérien international ; Téhéran veut démontrer « devant l’ONU » que Washington « ment ».

Selon le Pentagone, le drone Global Hawk se trouvait à 34 km des côtes iraniennes lorsqu’il a été abattu et n’a « à aucun moment » violé l’espace aérien iranien. Airman 1st Class Tristan D. Viglianco/File/AFP/US Force

L’Iran a abattu hier un drone américain qui se trouvait, selon lui, dans son espace aérien, provoquant une vive réaction de Donald Trump qui a dénoncé l’attitude de l’Iran tout en évoquant l’hypothèse d’une erreur humaine.

« L’Iran a fait une énorme erreur », a lancé, menaçant, le président américain qui s’exprimait depuis le bureau Ovale dans un climat de grande tension entre Washington et Téhéran. « Ce pays n’acceptera pas cela », a mis en garde M. Trump. Interrogé sur une éventuelle réponse américaine au drone abattu, il est resté évasif : « Vous verrez », a-t-il simplement répondu, avant de sembler vouloir faire baisser la température en évoquant la piste d’une erreur faite par quelqu’un de « stupide ». « J’ai du mal à croire que cela était délibéré », a-t-il ajouté.

En dépit des affirmations répétées des États-Unis et de l’Iran selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, l’escalade et la multiplication des incidents dans la région du Golfe font craindre qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres.

Les États-Unis ont confirmé que les forces iraniennes avaient abattu un drone de surveillance de l’US Navy, mais ont insisté sur le fait qu’il se trouvait dans l’espace aérien international. Selon le Pentagone, il se trouvait à 34 km des côtes iraniennes lorsqu’il a été abattu et n’a « à aucun moment » violé l’espace aérien iranien. Aucune information n’a été fournie à ce stade sur l’éventuelle localisation des débris du drone.

Selon les gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, un drone Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman) a été abattu à 04h05 par un missile au-dessus de la mer de Oman après avoir violé l’espace aérien iranien. Il avait décollé d’une base américaine sur « la rive sud du golfe Persique », « éteint tous ses dispositifs de reconnaissance », passé le détroit d’Ormuz et mis le cap vers l’est en direction du port iranien de Chabahar, ont-ils affirmé. Selon les gardiens, l’appareil a été abattu au retour de sa mission, dans la zone côtière près de Bandar-é Jask (Sud).

« Ligne rouge »

La violation des frontières iraniennes est la « ligne rouge » à ne pas franchir, a prévenu le général de division Hossein Salami, commandant en chef des gardiens. « Notre réaction est, et sera, catégorique et absolue. » « Nous protestons contre toutes les démarches provocatrices qui portent atteinte à l’intégrité territoriale de notre pays », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne Abbas Moussavi, avertissant que « la responsabilité des conséquences éventuelles de ces actions incombera entièrement aux agresseurs ». L’Iran a l’intention de porter l’affaire « devant l’ONU » afin de démontrer que « les États-Unis mentent » et qu’ils ont agressé la République islamique, a annoncé pour sa part le ministre des Affaires étrangères. « Nous allons porter cette nouvelle agression devant l’ONU et montrer que les États-Unis mentent » lorsqu’ils affirment que le drone se trouvait au-dessus des « eaux internationales », a écrit sur Twitter Mohammad Javad Zarif. « Nous ne cherchons pas la guerre, mais nous défendrons jusqu’au bout notre ciel, notre terre et nos eaux » territoriales, a-t-il ajouté.

Selon le commandement central des forces américaines, le drone a été abattu par un missile sol-air iranien au-dessus du détroit d’Ormuz. Ce détroit est un point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial de pétrole, près duquel deux tankers ont été attaqués le 13 juin, environ un mois après des sabotages contre quatre navires dont trois pétroliers à l’entrée du Golfe.

Après les déclarations du président américain hier, les cours du pétrole ont bondi.

« Catastrophe »

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde hier contre un éventuel recours des États-Unis à la force contre l’Iran, estimant que cela serait « une catastrophe » pour la région.

Mercredi, le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a estimé que « le risque de guerre dans le Golfe » n’était « pas écarté ». Selon Paris, le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, a effectué mercredi une visite éclair en Iran en vue « de contribuer à une désescalade ».

Les tensions ne cessent de monter depuis que le président américain a décidé en mai 2018 de retirer son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien, conclu à Vienne en 2015, et de rétablir de lourdes sanctions contre Téhéran.

Or de nouvelles frictions sont à prévoir, l’Iran ayant annoncé que ses réserves d’uranium enrichi passeraient à partir du 27 juin au-dessus de la limite prévue par l’accord de Vienne.

Enfin, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, a mis en garde l’Iran contre « un prix à payer » si le pays poursuit ses « politiques agressives », lors d’une conférence de presse hier à Londres, dénonçant « l’intensification des activités iraniennes » dans le Golfe. Il s’est toutefois refusé à « parler de lignes rouges », interrogé sur une éventuelle intervention militaire saoudienne dans le golfe de Oman.

Source : AFP

L’Iran a abattu hier un drone américain qui se trouvait, selon lui, dans son espace aérien, provoquant une vive réaction de Donald Trump qui a dénoncé l’attitude de l’Iran tout en évoquant l’hypothèse d’une erreur humaine.« L’Iran a fait une énorme erreur », a lancé, menaçant, le président américain qui s’exprimait depuis le bureau Ovale dans un climat de...

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