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Yémen: Londres suspend les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite

Photo AFP / MOHAMMED HUWAIS

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi la suspension de l'attribution à Riyad de nouveaux contrats de ventes d'armes pouvant être utilisées au Yémen, après une décision de la cour d'appel de Londres l'appelant à "reconsidérer" ses pratiques en la matière.

"Nous ne sommes pas d'accord avec le jugement et demanderons l'autorisation d'interjeter appel", a déclaré le ministre du Commerce International, Liam Fox, devant le Parlement britannique. "Dans l'intervalle, nous n'accorderons pas de nouvelles licences (de ventes d'armes) à l'Arabie saoudite et à ses partenaires de la coalition qui pourraient être utilisées dans le conflit au Yémen", a-t-il ajouté.

"La décision du tribunal touche plus à la forme qu'au fond" et "aucune culpabilité n'a été trouvée" a réagi le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse à Londres. "Les licences de ventes d'armes (qui ont été accordées) vont se poursuivre" et les nouvelles licences "attendront" jusqu'à ce que le gouvernement britannique fasse les "changements nécessaires à ses procédures".

Si les ventes d'armes s'arrêtent, "le seul bénéficiaire va être l'Iran", a-t-il ajouté.

La cour d'appel de Londres a estimé jeudi que la vente d'armes à l'Arabie saoudite par le Royaume-Uni dans le contexte du conflit au Yémen avait été entachée d'une "erreur de droit sur un point important". L'exécutif britannique "n'a pas évalué si la coalition dirigée par les Saoudiens avait commis des violations du droit international humanitaire par le passé, pendant le conflit au Yémen, et n'a fait aucune tentative pour le faire", a détaillé Terence Etherton, président de la division civile de la Cour d'appel, en appelant le gouvernement à revoir ses pratiques.

"Le gouvernement doit reconsidérer la question", a-t-il insisté. Le magistrat a toutefois aussi indiqué que le jugement ne signifiait "pas que les licences d'exportation d'armes vers l'Arabie saoudite" devaient être "immédiatement suspendues".

La justice britannique avait été saisie en 2015 par une organisation militant contre le commerce des armes, Campaign Against Arms Trade (CAAT), tentant d'obtenir la suspension des ventes britanniques de bombes et d'avions de chasse à l'Arabie saoudite. Cette dernière intervient militairement au Yémen voisin depuis 2015, à la tête d'une coalition régionale en soutien aux forces pro-gouvernementales opposées aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran.

Selon l'ONG, le gouvernement britannique s'est rendu coupable de "violations graves et répétées" du droit humanitaire international en fournissant des armes à cette coalition.

L'organisation, qui avait saisi la cour d'appel après avoir été déboutée en juillet 2017 par la Haute Cour de Londres, a "salué" le jugement rendu jeudi. "Cet arrêt historique signifie que le gouvernement doit maintenant cesser de délivrer de nouvelles licences d'exportation d'armes, suspendre les licences existantes et revoir toutes les décisions d'exporter des armes vers l'Arabie saoudite", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi la suspension de l'attribution à Riyad de nouveaux contrats de ventes d'armes pouvant être utilisées au Yémen, après une décision de la cour d'appel de Londres l'appelant à "reconsidérer" ses pratiques en la matière."Nous ne sommes pas d'accord avec le jugement et demanderons l'autorisation d'interjeter appel", a déclaré le ministre du...