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Liban - Austérité budgétaire

Les juges protestataires suspendent leur grève

Le mouvement est suspendu jusqu’à l’achèvement de l’examen du projet du budget par la commission parlementaire des Finances.

Une entrée du Palais de justice. Photo ANI

Les nombreux juges qui observaient une grève entamée il y a plus d’un mois et demi ont décidé hier de suspendre leur mouvement jusqu’à ce que la commission parlementaire des Finances et du Budget achève l’examen des points du projet de loi de finances concernant la réduction de leurs revenus, réduction qui, affirment-ils, conduirait à une dépendance de la justice à l’égard du pouvoir exécutif.

La décision a été prise lors d’une réunion générale des protestataires, tenue au Palais de justice de Beyrouth, à l’issue de laquelle les participants ont publié un communiqué évoquant « la perception de signes positifs » émis par les responsables, notamment par le président de la République Michel Aoun. Ce dernier avait affirmé, lors du centenaire de la Cour de cassation (12 juin), qu’« il ne faut pas toucher aux garanties financières et morales du pouvoir judiciaire », soulignant que « l’indépendance du pouvoir judiciaire est un droit et non un cadeau offert par quiconque ». Le communiqué évoque aussi une déclaration par laquelle le président du Parlement Nabih Berry avait déclaré le jour même qu’« il ne faut pas réduire les garanties accordées aux juges par la loi ». De son côté, le chef du gouvernement Saad Hariri avait affirmé, également le 12 juin, que « l’État doit donner à la justice ce qu’elle réclame pour qu’elle reste indépendante ». Le président de la commission des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan, avait pour sa part approuvé les revendications des magistrats, les qualifiant de « justes ».

Les participants à la réunion des juges frondeurs n’ont pas manqué d’indiquer que leur mouvement « a poussé le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à hausser la barre des revendications après que ce dernier eut accepté les réductions proposées ». « Le ministre des Finances Ali Hassan Khalil a affirmé que le CSM les avait acceptées, une déclaration qui n’a été suivie d’aucun démenti », souligne le communiqué.

Souhaitant « ne plus se voir contraints de faire à nouveau la grève », les juges ont également fait part de leur désir de voir bientôt adopter une loi sur l’indépendance judiciaire, indiquant que le président de la commission de l’Administration et de la Justice, Georges Adwan, « avait entendu (leurs) demandes et assuré qu’(ils) ont droit à une loi prônant la véritable indépendance de la justice, qui sera débattue une fois le projet du budget terminé ». Le communiqué a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité de procéder à des nominations judiciaires basées sur les critères de « compétence, de connaissance, d’intégrité et de fermeté ».

Les nombreux juges qui observaient une grève entamée il y a plus d’un mois et demi ont décidé hier de suspendre leur mouvement jusqu’à ce que la commission parlementaire des Finances et du Budget achève l’examen des points du projet de loi de finances concernant la réduction de leurs revenus, réduction qui, affirment-ils, conduirait à une dépendance de la justice à l’égard du...
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