Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. AFP PHOTO / TURKISH FOREIGN MINISTRY
Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré vendredi que la Russie n'avait pas d'"excuse" pour ne pas faire pression sur le régime syrien afin de faire cesser ses frappes dans le nord-ouest de la Syrie.
"Qui sont les garants du régime à Idleb et en Syrie en général ? La Russie et l'Iran. Nous n'acceptons pas l'excuse selon laquelle +on ne peut pas se faire entendre par le régime+", a déclaré le ministre turc, Mevlut Cavusoglu, lors d'un entretien télévisé. "Depuis le début, nous avons dit que nous sommes les garants de l'opposition. Il n'y a eu aucun problème avec l'opposition modérée", a-t-il ajouté, la dissociant des "groupes radicaux".
La région d'Idleb, qui abrite environ trois millions d'habitants dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, est soumise depuis fin avril quasi-quotidiennement aux raids meurtriers du pouvoir de Bachar al-Assad et de son allié russe.
Pourtant, les combats dans cette région frontalière de la Turquie étaient censés cesser à la faveur d'un accord conclu entre Ankara et Moscou en septembre 2018 visant à y instaurer une "zone démilitarisée" pour séparer les territoires contrôlés par les insurgés et les jihadistes des zones gouvernementales.
L'initiative avait permis d'éviter une offensive à large échelle de l'armée syrienne, mais cette dernière a continué de mener des raids aériens par intermittence avant de les intensifier à partir de fin avril et de livrer des combats au sol.
Dans un rare étalage public de leurs divergences, Moscou et Ankara se sont contredits à plusieurs reprises ces derniers jours au sujet d'Idleb. Moscou a ainsi annoncé la conclusion d'un cessez-le-feu à Idleb mercredi soir, mais Ankara a démenti le lendemain, estimant qu'il n'était "pas possible" de parler de "cessez-le-feu total".
Les deux alliés ont aussi eu des versions contradictoires à propos d'une attaque menée jeudi contre un poste d'observation turc à Idleb, qui a blessé trois soldats turcs.
Ankara a fait état de frappes "délibérées" de Damas, quand Moscou a avancé que l'attaque n'avait pas été commise par le régime mais par des "terroristes", que l'aviation russe aurait ensuite bombardés à la demande d'Ankara.
Le ministère turc de la Défense a démenti cette version, affirmant que les "informations de presse" faisant état de bombardements russes à l'aide de coordonnées fournies par Ankara "ne reflètent pas la réalité".
Mettant en garde le régime syrien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti lors d'une conférence de presse vendredi après-midi que "si les attaques du régime sur nos postes d'observation se poursuivent (...) il est impossible pour nous de rester silencieux". "Nous ferons le nécessaire parce que nous voulons que la paix règne" à Idleb, a-t-il ajouté.
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