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Lifestyle - Un peu plus

(Anti)Social Network

Photo DR

La vie d’aujourd’hui est certes fascinante. Tout est devenu à portée de main. Le web n’a jamais été aussi extraordinaire et l’avenir nous promet encore plus. Nous trouvons toutes les informations du monde. Nous achetons, réservons, louons, voyageons, faisons du sport, écoutons de la musique, jouons… devant nos écrans. Nous sommes connecté(e)s avec le monde entier. Rien ne nous sépare plus des autres. Et c’est bien ça le problème.

Notre intimité est étalée. Qu’on le veuille ou pas. Elle est là, exposée aux yeux de tous. Notre vie est jetée en pâture sur les réseaux sociaux et on n’y peut plus rien. Même si on n’utilise ni Facebook ni Instagram, notre vie est exhibée par d’autres. Nos fêtes, nos amours, nos mariages, nos accouchements, nos ruptures. Il suffit d’un simple hashtag pour que les aficionados des photos d’Insta sachent qui vous avez épousé, qui a fait votre robe, où la fête a eu lieu, qui était le traiteur, le DJ, les bartenders et les invités. De secrets, il n’y en a plus. Tout se sait. Tout se saura. Et c’est affreux. Affreux parce que plus rien ne nous protège. Plus rien ne nous épargne. Tout se joue là, via un écran sur lequel nos yeux sont rivés. Sur lequel sont accrochées nos émotions. Et des émotions, il y en a des tonnes. Tout comme nos comportements. Il y a d’abord l’exhibitionnisme ou comment étaler toutes les parcelles de notre existence. Montrer aux autres que notre vie est belle. Ou du moins plus belle que la leur. Montrer que l’on rit, qu’on danse, qu’on aime, qu’on est aimé(e). Qu’on s’éclate. Qu’on a été à la meilleure soirée du monde, avec les meilleurs amis du monde. Le tout accompagné de hashtags qui viennent corroborer les propos de nos photos. Il y a ensuite l’affût. L’attente des likes, des commentaires. Surtout ceux des gens qui importent. Les ex trônant sur la première marche du podium. On s’accroche au moindre signe en espérant y lire un quelconque message. En priant pour un micro- espoir. Il/elle regarde mes stories. Il/elle a zappé les suivantes. Il/elle ne les regarde plus. Il/elle m’a bloqué(e). Et avec le ghosting vient s’installer la douleur. La douleur du deuil amoureux devenu impossible. Parce que même si l’autre a disparu, ou qu’on se retirera du jeu pendant quelque temps, il y aura toujours une âme charitable qui ira fouiner sur son account. Une âme charitable qui vous dira qu’il/elle est en voyage, avec quelqu’un d’autre. Qu’il/elle a l’air heureux(se). Et comme le Liban est un petit pays, on tombera quoi qu’il arrive sur une photo de l’autre chez un(e) ami(e) en commun. Il y a aussi le voyeurisme. Épier les autres. Décortiquer leurs vies. Penser qu’ils vont mieux que nous. Se demander pourquoi nous ne sommes pas comme eux. Comme elles. Même en sachant pertinemment que la plupart des choses que l’on voit sont des mensonges, on se laisse prendre au piège des apparences. Et là aussi, une multitude d’émotions et de sentiments viennent envahir notre être. La haine, la jalousie, l’envie. La peur de rater quelque chose, ce fameux FOMO. Pourquoi n’ai-je pas été invité(e) ? Depuis quand sont-ils amis ? Qui est cette fille ? Qu’est-ce que ce mec fout là ? Pourquoi a-t-elle autant de followers ? Pourquoi a-t-il plus de likes que moi ? Autant de questions stupides qui se bousculent dans notre petit cerveau et qui nous rendent esclaves d’Instagram et de Facebook. On scrolle, scrolle, scrolle pour avoir le moindre indice. Le moindre indice que l’on cherche aussi sur WhatsApp à travers le double check blue, le Last seen. Pourquoi a-t-elle dormi aussi tard si elle avait fini sa soirée 3 heures auparavant ? Pourquoi n’a-t-il pas répondu à mon message alors qu’il l’a lu et qu’il est online ? Nous sommes devenus les esclaves des émoticons qui ont pris la place des mots. Et dans cette quête d’on ne sait quoi, on en arrive à oublier ceux qui sont avec nous, à côté de nous. On est plus concerné par ce qui se passe ailleurs que par ce qui se passe ici. Plus intéressé à stalker les moindres faits et gestes des autres.

Cette aliénation est devenue partie intégrante de nos vies. Et on aura beau dire que c’est ça le monde d’aujourd’hui, l’avenir ne semble pas très rose. Même si on lui a mis un filtre.

La vie d’aujourd’hui est certes fascinante. Tout est devenu à portée de main. Le web n’a jamais été aussi extraordinaire et l’avenir nous promet encore plus. Nous trouvons toutes les informations du monde. Nous achetons, réservons, louons, voyageons, faisons du sport, écoutons de la musique, jouons… devant nos écrans. Nous sommes connecté(e)s avec le monde entier. Rien ne nous...

commentaires (3)

En quelques petits clicks , on pourrait supprimer toutes ces applications de m...et vivre dans l'intimité et la liberté loin de la promiscuité dans laquelle les internautes se trouvent embourbés ..A moins d'être maso .

Hitti arlette

16 h 44, le 09 juin 2019

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • En quelques petits clicks , on pourrait supprimer toutes ces applications de m...et vivre dans l'intimité et la liberté loin de la promiscuité dans laquelle les internautes se trouvent embourbés ..A moins d'être maso .

    Hitti arlette

    16 h 44, le 09 juin 2019

  • En quelques petits clicks , on pourrait supprimer toutes ces applications de m...et vivre dans l'intimité et la liberté loin de la promiscuité dans laquelle les internautes se trouvent embourbés ..A moins d'être maso .

    Hitti arlette

    15 h 00, le 09 juin 2019

  • Combien ce que vous décrivez est vrai et, en effet, affreux! À mon humble avis, l' écran, surtout les reseaux sociaux, nous éloignent des gens proches de nous et nous rapprochent de ceux qui sont loin, mais d' une manière insipide, parce que virtuelle! L' être humain se robotise de plus en plus, donc se déshumanise! Merci Mme. Médéa de nous le rappeler!!

    Zaarour Beatriz

    16 h 48, le 08 juin 2019

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