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Sri Lanka: démission de ministres musulmans après les attentats de Pâques

Plusieurs ministres musulmans ont démissionné lundi au Sri Lanka à la suite d'attaques visant leur communauté après les attentats jihadistes de Pâques qui ont frappé ce pays majoritairement bouddhiste.

Au total, neuf membres musulmans du gouvernement - quatre ministres, un vice-ministre et quatre secrétaires d'Etat - et deux gouverneurs musulmans ont démissionné. Ces départs sont intervenus après qu'un moine bouddhiste et parlementaire partisan du président Maithripala Sirisena a réclamé le renvoi de trois hauts responsables musulmans, une démarche soutenue par le clergé catholique local.

Commerces et bureaux sont restés fermés dans la ville de pèlerinage de Kandy, située à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale Colombo, où ont eu lieu lundi des manifestations de plusieurs milliers de personnes à l'appel de ce moine, Athuraliye Ratana.

Ce parlementaire avait débuté samedi un "jeûne jusqu'à la mort" pour obtenir le limogeage des gouverneurs musulmans de deux provinces de l'île de 21 millions d'habitants, ainsi que d'un ministre musulman du gouvernement, qu'il accuse de soutien aux jihadistes responsables des attentats.

Les gouverneurs des provinces du Nord et de l'Ouest de l'île ont donné leur démission, qui ont été acceptées, a annoncé lundi la présidence du Sri Lanka dans un bref communiqué.

Dans la foulée, neuf membres musulmans du gouvernement, appartenant à différents partis, ont démissionné en expliquant qu'ils voulaient ainsi garantir que les enquêtes sur les attentats seraient menées librement.

Parmi eux figure le ministre du Commerce Rishad Bathiudeen, dont le départ avait été réclamé par le moine Ratana.

Pour ces responsables musulmans, leur communauté, qui représente 10% de la population du Sri Lanka, a été victime d'actes de violence, de discours de haine et de harcèlement depuis les attentats.

Ils ont cependant fait savoir, dans un communiqué commun, qu'ils continuaient de soutenir le gouvernement.

Après les deux premières démissions, le moine Ratana a mis fin à son jeûne et a été emmené en ambulance pour traitement médical.

Il accuse des politiques musulmans d'avoir soutenu les jihadistes qui ont causé un carnage le dimanche 21 avril en se faisant exploser dans des églises en pleine messe de Pâques et des hôtels de luxe, tuant 258 personnes. L'organisation État islamique (EI) a revendiqué ces attentats, perpétrés par un groupe local.

Les revendications du moine sont appuyées par le moine extrémiste Galagodaatte Gnanasara, tout juste sorti de prison à la faveur d'une grâce présidentielle et accusé de longue date d'incitation à la haine contre la minorité musulmane.

Le responsable de l'Église catholique dans l'île, le cardinal Malcolm Ranjith, s'est également rendu lundi à Kandy pour exprimer sa solidarité avec le mouvement. "Nous soutenons la campagne du moine car jusqu'ici la justice n'a pas été rendue", a-t-il déclaré à des journalistes.

Le porte-parole du gouvernement a dénoncé cette attitude: "Le cardinal Malcolm Ranjith attise les flammes de la haine et du communautarisme (...). PRENEZ NOTE le Vatican!", a dénoncé sur Twitter Mangala Samaraweera, également ministre des Finances.

À la suite des attentats, des émeutes antimusulmans avaient secoué des villes au nord de la capitale, tuant un musulman et dévastant des centaines d'habitations, commerces et mosquées.

"Il y a de la tension dans la zone en raison des manifestations, la police reste en alerte élevée", a déclaré à l'AFP un responsable policier à Colombo.

L'année dernière, des émeutes antimusulmans dans la banlieue de Kandy avaient fait trois morts et plus de 20 blessés.

Plusieurs ministres musulmans ont démissionné lundi au Sri Lanka à la suite d'attaques visant leur communauté après les attentats jihadistes de Pâques qui ont frappé ce pays majoritairement bouddhiste.Au total, neuf membres musulmans du gouvernement - quatre ministres, un vice-ministre et quatre secrétaires d'Etat - et deux gouverneurs musulmans ont démissionné. Ces départs sont...