Téhéran a exclu dimanche de "négocier" avec Washington sans un changement visible du "comportement général" des Etats-Unis après que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo eut assuré être prêt à dialoguer "sans conditions préalables" avec la République islamique.
"Le changement du comportement général et des actes des Etats-Unis vis-à-vis de la nation iranienne est le critère" qui sera pris en compte avant toute éventuelle négociation, a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Abbas Moussavi,
"La République islamique d'Iran ne tient pas compte des jeux de mots et de l'utilisation d'un nouveau langage pour exprimer des objectifs secrets", a ajouté M. Moussavi.
"L'accent mis par M. Pompeo sur la poursuite d'une pression maximum sur l'Iran témoigne de la perpétuation du même comportement fautif qui doit être corrigé", a encore déclaré le porte-parole, cité dans un communiqué du ministère.
Après plusieurs semaines d'une tension aiguë, qui semble retomber un peu, entre Washington et Téhéran, M. Pompeo a fait dimanche un appel du pied en direction de Téhéran, affirmant être prêt à entamer un dialogue "sans conditions préalables" mais sans toutefois que l'Amérique renonce à sa politique de sanctions contre Téhéran.
"Nous sommes prêts à engager une discussion sans conditions préalables. Nous sommes prêts à nous asseoir autour d'une table avec eux", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse avec son homologue suisse Ignazio Cassis dans l'impressionnant site médiéval de Castelgrande, niché dans les Alpes à Bellinzone, chef-lieu du canton italophone du Tessin.
Mais relativisant lui-même ses propos, Mike Pompéo a prévenu que "l'effort américain visant à stopper radicalement les activités néfastes de la République islamique et de sa force révolutionnaire" se poursuivrait.
Et, enfonçant le clou, M. Pompeo a ajouté que cette hypothétique "discussion" avec les dirigeants iraniens ne pourrait en fait avoir lieu que si ceux-ci décident de "se comporter comme une nation normale".
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