Kazakhstan: trois opposantes en résidence surveillée avant le scrutin présidentiel

Trois femmes qui avaient participé à une manifestation anti-pouvoir au Kazakhstan ont été placées en résidence surveillée et accusées d'extrémisme, a annoncé dimanche la police alors que les arrestations d'opposants se multiplient à une semaine de l'élection présidentielle dans ce pays d'Asie centrale.

Gulzipa Dzhaukerova, Zhazira Demeuova et Oksana Shevchuk ont toutes trois été condamnées à rester en résidence surveillée durant une enquête sur des accusations d'appartenance à une organisation extrémiste, selon un communiqué de la police. Le communiqué ne précise pas la durée de cette assignation prononcée par un tribunal.

Ces trois mères de jeunes enfants "ont continué à encourager et participer à des actions antisociales inspirées par l'organisation extrémiste interdite" malgré un avertissement de la police, selon le communiqué.

Selon un avocat représentant Mmes Dzhaukerova et Demeuova, elles devront rester toutes deux en résidence surveillée durant au moins deux mois.

Le Kazakhstan paraît intensifier la pression sur les opposants avant l'élection présidentielle du 9 juin, la première depuis l'indépendance du pays voilà 29 ans sans la participation de Noursoultan Nazarbaïev. Ce dernier a régné sans partage durant quasiment trois décennies sur ce pays aux riches réserves d'hydrocarbures.

L'opposant le plus virulent, l'ancien banquier en exil en France Moukhtar Abliazov, avait appelé à manifester le 1er mai, après la démission surprise en mars de M. Nazarbaïev auquel a succédé l'ancien président du Sénat Kassym-Jomart Tokaïev comme président par intérim.

M. Tokaïev est considéré comme le favori pour le scrutin de dimanche prochain, boycotté par M. Abliazov et son parti interdit, le Choix démocratique du Kazakhstan.

La première décision de M. Tokaïev en tant que président par intérim a été de faire rebaptiser la capitale du pays, Astana, du prénom de son prédécesseur, devenant "Nur-Sultan".

Mmes Demeuova et Shevchuk étaient en tête d'une manifestation non autorisée le 1er mai dans le principal parc d'Almaty, la plus grande ville du pays, rejointes par plusieurs centaines de personnes. La police avait procédé à des dizaines d'arrestations après le rassemblement.

Le ministère de l'Intérieur avait annoncé en soirée le 1er mai l'arrestation de 80 manifestants à Almaty et Nur-Sultan.