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Culture - En salle

« Aladdin », un remake sans génie

Disney livre un nouvel opus d’Aladdin. La multinationale métamorphose son dessin animé de 1992 en film d’action sous la main du réalisateur Guy Ritchie, sans exaucer tous les vœux.

Du dessin animé au film : mêmes ingrédients pour mêmes recettes.

Une djellaba, un keffieh, un sari et un costume à plumes type carnaval de Rio dansent ensemble dans une chorégraphie empruntant les mouvements autant à la danse du ventre qu’à celle de Bollywood. Où sommes-nous donc ? Dans le nouvel Aladdin de Disney, réalisé par le britannique Guy Ritchie. C’est-à-dire un film en prises de vue réelles, tourné dans des studios londoniens et dans le désert de Wadi Rum en Jordanie.

Le mélange de références culturelles entre Inde, Proche et Moyen-Orient est assumé. La ville d’Aladdin, Agrabah, s’inspire de Bagdad, mais le film de 2019 apporte des précisions : la mère de Jasmine est décrite comme venant de Chirabad, en Asie du Sud. La production s’est efforcée de diversifier son casting. Elle a même repoussé le début du tournage d’un mois pour choisir au mieux ses acteurs. Aladdin est donc incarné par le Canadien d’origine égyptienne Mena Massoud, la princesse Jasmine par la Britannique d’origine indienne Naomi Scott, le méchant Jafar par le Néerlandais d’origine tunisienne Marwan Kenzari, tandis que l’Américain Will Smith campe le Génie.


Troubles identitaires et scènes d’action spectaculaires

Disney a cependant fait l’objet de critiques virulentes. Dès le tournage, la multinationale a été blâmée pour avoir maquillé des acteurs blancs embauchés comme figurants ou avoir introduit un personnage blanc, le prince Anders, qui ne figurait pas dans le dessin animé de 1992. Quant au mélange de références culturelles, « je n’aime pas l’idée selon laquelle toutes les personnes bronzées sont interchangeables », reproche par exemple une internaute sur Twitter. D’autres désapprouvent une vision exotique et stéréotypée de l’Orient.

Si Aladdin souffre peut-être de troubles identitaires quant à ses origines culturelles, il en fait la catharsis dans des scènes d’action spectaculaires. Courses-poursuites dans le souk multicolore et les rues d’Agrabah ou cabrioles sur tapis volant poursuivi par un aigle géant, les plans courts et saccadés rythment les scènes. C’est une des principales particularités qui fait la différence avec le dessin animé de 1992. Sous la patte du réalisateur Guy Ritchie, célèbre pour ses films Snatch (2000) ou Sherlock Holmes (2009, 2011), Aladdin se mue en film d’action.


De 1992 à 2019, mêmes ingrédients pour mêmes recettes

Fort de ses décors somptueux et de son budget de 183 millions de dollars, la nouvelle production de Disney est déjà un succès commercial. Aladdin est au sommet du box-office. Sorti la semaine dernière, il a déjà engendré 237 millions de dollars, quand son ancêtre avait été le succès le plus important de l’année 1992, avec 504 millions de dollars de recettes dans le monde. Mêmes ingrédients pour mêmes recettes, le nouveau film reprend presque à l’identique le scénario et la musique de son prédécesseur.

Sans constituer « a whole new world », le remake s’adapte aux mœurs et à l’actualité post-MeToo. Dans la seule chanson inédite, Speechless (traduite par Parler en français), écrite par le compositeur Alan Menken, un vent féministe souffle sur la superproduction. « Je ne peux pas rester silencieuse, je ferai entendre ma voix », y chante Jasmine, princesse rebelle. Le happy ending y gagne une surprise au passage.

Une djellaba, un keffieh, un sari et un costume à plumes type carnaval de Rio dansent ensemble dans une chorégraphie empruntant les mouvements autant à la danse du ventre qu’à celle de Bollywood. Où sommes-nous donc ? Dans le nouvel Aladdin de Disney, réalisé par le britannique Guy Ritchie. C’est-à-dire un film en prises de vue réelles, tourné dans des studios londoniens et dans le...

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