Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a une nouvelle fois critiqué la classe politique au pouvoir, affirmant que le Hezbollah serait le plus grand perdant de la fermeture des passages frontaliers illégaux avec la Syrie à travers lesquels nombre de marchandises entrent au Liban. « Cette classe dirigeante vit grâce à l’évasion fiscale et profite de cela, tout en la favorisant et en œuvrant pour que les passages frontaliers illégaux soient maintenus », a accusé le président des Kataëb lors d’un discours samedi devant de nouveaux adhérents au parti à Bickfaya. « Le Hezbollah est le plus grand perdant de la fermeture des 136 passages illégaux. C’est pour cela que le pouvoir est incapable de fermer ces passages », a-t-il estimé.

M. Gemayel est par ailleurs revenu sur le dossier des embauches illégales au sein de l’administration, après l’adoption en août 2017 de la loi 46 sur la grille des salaires qui interdisait toute nouvelle embauche dans les ministères et les établissements publics, notamment pendant la période pré-électorale, et pour ne pas alourdir les dépenses budgétaires. « Personne n’a forcé personne à embaucher 15 000 fonctionnaires avant les élections, dans ce qui a constitué la plus grande fraude électorale de l’histoire du Liban », a-t-il dit, en référence au chiffre avancé par certains concernant les emplois fictifs au sein de l’administration. « Ils veulent faire payer au peuple le prix de ces 15 000 emplois fictifs avec des impôts, en frappant notre pouvoir d’achat et en nous imposant la cherté de vie, tout cela en échange des voix aux élections (législatives de mai 2018) », a estimé M. Gemayel qui ajoute : « Un des responsables au sein de l’État parle de 30 000 embauches illégales, dont 4 500 de 2017 jusqu’à aujourd’hui. »

« Ceux qui gouvernent le Liban aujourd’hui sont responsables de ce à quoi le pays est arrivé. Personne ne nous a obligés à suivre l’étranger, mais il y a des responsables politiques qui ont décidé cela et qui sont en même temps responsables de l’écroulement de l’économie auquel nous assistons », a-t-il conclu.