Le chef du gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, a estimé mercredi à Tunis que le cessez-le-feu en Libye ne pouvait se faire sans le retrait des "agresseurs", c'est-à-dire des forces du maréchal Khalifa Haftar.
Plus de six semaines après le début de l'assaut sur Tripoli de M. Haftar, l'homme fort de l'Est du pays et son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) font toujours face à la résistance des forces du GNA, basé à Tripoli.
Minée par les luttes d'influence depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par ces deux autorités rivales.
En marge d'une visite à Tunis, M. al-Sarraj a demandé lors d'une réunion avec des ambassadeurs des pays arabes, africains et européens d'"appeler les choses par leurs noms et de dénoncer l'agresseur", selon un communiqué de son bureau.
"L'appel à cessez-le-feu ne peut se faire qu'avec le retrait des forces de l'agresseur", a insisté M. al-Sarraj, rapporte le communiqué "Cette agression durant laquelle nous avons perdu des centaines de nos jeunes (...) n'est pas justifiée alors que nous étions proches d'une solution pacifique à la crise", a-t-il indiqué lors à l'ouverture d'une autre réunion avec des ambassadeurs libyens.
Selon M. al-Sarraj, "l'affaire est dangereuse, en relation avec l'unité de la nation et il ne faut pas laisser un aventurier (...) créer une fissure dans le tissu (social)".
De son côté le maréchal libyen Haftar a affirmé mercredi à Paris à Emmanuel Macron que les conditions n'étaient "pas réunies" pour un cessez-le-feu autour de Tripoli. Il a cependant reconnu qu'une reprise d'un dialogue politique serait nécessaire pour sortir de la crise.
Depuis le début de l'assaut des forces du maréchal Haftar le 4 avril, les combats ont fait 510 morts et 2.467 blessés, selon un bilan communiqué lundi par l'Organisation mondiale de la Santé.
L'émissaire de l'ONU pour la Libye Ghassan Salamé a mis en garde mardi devant le Conseil de sécurité contre "le début d'une guerre longue et sanglante" qui "pourrait conduire à la division permanente du pays".
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