Un collectif féministe français a interpellé les candidats aux élections européennes pour réclamer l'inscription du droit à l'avortement comme un "droit fondamental" européen, déplorant une "remise en cause" de l'IVG dans plusieurs pays.
"Ce que nous voulons c'est que le droit à l'avortement (...) fasse partie des droits fondamentaux et qu'il soit inscrit dans un texte européen qui ne puisse pas être remis en cause par les Etats", a indiqué mardi Danielle Gaudry, militante féministe du Planning familial et membre du collectif "Avortement en Europe, les femmes décident!" lors d'une conférence de presse.
Le collectif, qui regroupe différentes associations défendant les droits des femmes, réclame l'inscription du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux, traité européen contraignant pour les Etats membres. Il a adressé à cette fin une lettre à l'ensemble des candidats aux élections européennes leur demandant de soutenir ses propositions.
Elles recommandent la suppression de "la clause de conscience spécifique à l'avortement des professionnels de santé", une "harmonisation des délais légaux pour avorter" ou encore "une augmentation des moyens financiers pour que les centres pratiquant l'avortement soient accessibles à toutes sur tous les territoires".
"Les femmes sont maltraitées au gré des changements politiques", a insisté Mme Gaudry en déplorant la multiplication des "remises en cause" du droit à l'avortement ou du moins son "érosion" dans plusieurs pays du continent, notamment en Pologne.
La Pologne ne permet l'avortement qu'en cas de viol, inceste, danger pour la vie de la mère ou malformation irréversible du foetus. Début 2018, une tentative des ultra-conservateurs de limiter encore l'accès à l'IVG avait entraîné d'importantes manifestations à travers le pays.
Le collectif a par ailleurs mis en avant un droit à l'avortement "sous haute contrainte en Hongrie", des entraves pratiques en Grèce du fait de "l'absence de structures hospitalières adéquates", ou encore en France où "les restructurations hospitalières conduisent à la suppression des centres pratiquant l'avortement".
Malte, où le catholicisme est religion d'Etat, est le seul pays de l'Union européenne prohibant totalement l'interruption volontaire de grossesse.
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