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L'étau se resserre sur Boeing dans la crise du 737 MAX


Photo d'archives AFP

L'étau se resserre sur Boeing dans la crise du 737 MAX après des révélations que des pilotes ont appelé fin novembre, sans succès, à une modification de cet avion après la tragédie de Lion Air.

L'avionneur a néanmoins trouvé des soutiens au Congrès où des élus l'ont défendu mercredi au cours de l'audition de Daniel Elwell, le chef intérimaire de l'agence fédérale de l'aviation (FAA), dont les liens étroits avec Boeing sont décriés depuis l'immobilisation mi-mars de la flotte des 737 MAX à travers le monde.

"Quand vous certifierez (le 737 MAX modifié), je serai un des premiers à acheter le billet d'avion pour y monter parce que j'ai confiance en notre aviation, j'ai confiance en vous et j'ai confiance en Boeing", a déclaré l'élu républicain Paul Mitchell, à l'attention de M. Elwell.

Bottant en touche sur les questions relatives aux responsabilités de la FAA, ce dernier a affirmé qu'il y avait des garde-fous pour protéger les agents fédéraux des pressions externes bien que le régulateur ait délégué une partie des tâches de certification des avions aux constructeurs aéronautiques depuis 2005.

"Nous disposons d'un système de contrôle robuste et de protection contre les conflits d'intérêt ou des pressions injustifiées", a assuré M. Elwell. "C'est un bon système (...) mais il peut être amélioré".

Le New York Times, CBS et The Dallas Morning News avaient révélé mardi soir que des pilotes d'American Airlines avaient pressé fin novembre des responsables de Boeing de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris une suspension de vol, pour s'assurer que le 737 MAX était sûr après l'accident d'un appareil de ce type de Lion Air ayant fait 189 morts le 29 octobre.

Sur la base de cet enregistrement, les médias affirment que l'un des vice-présidents, Mike Sinnett, avait alors admis que Boeing passait en revue la conception de l'appareil, y compris le système anti-décrochage du 737 MAX (MCAS) mis en cause dans l'accident.

Mais ce haut responsable avait alors opposé une certaine résistance à l'idée de prendre des mesures radicales, arguant que Boeing devait s'assurer d'apporter la bonne solution au bon problème.

"Boeing n'a pas jugé la situation du 737 MAX comme urgente lors de la rencontre de novembre", a confirmé mercredi sur Twitter Dan Carey, un des responsables d'Allied Pilots, le syndicat des pilotes d'American Airlines.

- Mise à jour la semaine prochaine ?-

Selon une source proche du dossier, American Airlines était au courant de la rencontre. Il était toutefois difficile de savoir si la compagnie avait de son côté fait pression sur Boeing ou si elle avait même discuté du sujet avec le constructeur aéronautique.

La FAA n'était elle pas au courant de la rencontre, a dit à l'AFP une source gouvernementale.

Quelque trois mois après la dite rencontre, un autre 737 MAX, cette fois d'Ethiopian Airlines, s'écrasait peu après son décollage dans des circonstances similaires à celles de Lion Air, tuant les 157 personnes à bord.

Un rapport d'enquête préliminaire sur ce second accident a également pointé du doigt le système MCAS.

"Nous sommes focalisés à travailler avec les pilotes, les compagnies et les régulateurs à travers le monde pour la certification des modifications apportées au MAX et à fournir la formation supplémentaire pour un retour en service en toute sécurité des avions", a déclaré Boeing à l'AFP.

Le constructeur aéronautique est confronté à de nombreuses questions et incertitudes. Il n'a toujours pas soumis tous les éléments nécessaires à la certification du 737 MAX modifié. Et le vol test obligatoire avec les régulateurs n'a toujours pas été programmé alors même que les autorités de l'aviation à travers le monde sont invitées aux Etats-Unis le 23 mai pour une présentation des changements.

M. Elwell a indiqué que les changements sont attendus "la semaine prochaine ou les jours suivants". La FAA conduira ensuite des tests et examens approfondis pour déterminer le degré de formation nécessaire des pilotes avant d'autoriser le 737 MAX à voler à nouveau.

"Nous ne le ferons pas tant que la sécurité n'est pas garantie", a assuré M. Elwell, ajoutant qu'il espérait que les autres régulateurs lui emboîteront le pas et lèveront leur interdiction de vol "dans la foulée".

"Mon espoir c'est qu'ils aient confiance en notre travail", a-t-il déclaré.

Le ministère de la Justice poursuit de son côté une enquête pénale et a déjà sommé American Airlines, Southwest, deux clientes du 737 MAX, ainsi que des ingénieurs ayant travaillé sur le 737 MAX de lui fournir des documents et des échanges de courriels liés à cet avion, selon des sources proches du dossier.

L'étau se resserre sur Boeing dans la crise du 737 MAX après des révélations que des pilotes ont appelé fin novembre, sans succès, à une modification de cet avion après la tragédie de Lion Air. L'avionneur a néanmoins trouvé des soutiens au Congrès où des élus l'ont défendu mercredi au cours de l'audition de Daniel Elwell, le chef intérimaire de l'agence fédérale de...