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Lifestyle - Un peu plus

Mieux vaut être seul(e)...

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L’idée du couple est en train de mourir. À petit feu. La vie à deux n’est plus à la mode. On préfère être seul(e) que mal accompagné(e); voguer en solo ; se défaire de l’autre. Un(e) autre avec qui on ne s’accorde pas ou plus. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi les jeunes ne veulent-ils pas s’engager ? Les hommes mais aussi les femmes n’ont pas envie de se lier. Carriéristes ? Peur de souffrir ? De la routine ? Du divorce ? De la garde des enfants ? Pourquoi également faire un enfant devient si compliqué ?

Les raisons sont multiples et au Liban, comme un peu partout ailleurs, les hommes et les femmes ne sont plus parfois sur la même longueur d’onde. Elle est loin cette époque où convoler était un passage obligatoire pour tout couple hétérosexuel. Les temps ont changé certes, mais qu’en est-il du sentiment amoureux? Devient-il plus bref ? Moins accessible ? Il n’y a pas beaucoup d’hommes disponibles au Liban. Déjà mariés, exilés à l’étranger, la compétition est rude et les femmes se sont (peut-être) résignées à ne plus attendre le prince charmant. Mais est-ce de la résignation ou simplement une nouvelle ère ? Une ère que les anciens ont du mal à comprendre, mais qui semble être tout à fait naturelle pour les nouvelles générations. S’engager à l’heure où le travail prend une grande place dans le quotidien de chacun(e), où les heures filent, n’est plus très souvent à l’ordre du jour. L’horloge biologique est en pause et si le désir d’enfant se fait de plus en plus pressant, pourquoi ne pas faire un enfant toute seule au lieu d’attendre indéfiniment qu’un homme se présentes? Les hommes qui, eux aussi, préfèrent de plus en plus fréquemment se donner la possibilité de plusieurs histoires. Des aventures sans lendemain, des friends with benefits, des histoires d’un mois ou deux. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Et même si ces pseudogentlemen de pacotille sont passés maîtres en matière de ghosting et disparaissent du jour au lendemain sans crier gare, les femmes aussi n’ont plus envie de se prendre la tête. Ni l’un ni l’autre des deux sexes n’a envie d’attendre un message, une réponse, un compliment sur une nuit torride. Pas de double check bleu sur WhatsApp à surveiller. On n’attend rien. Et on savoure l’instant.

Non, ce genre d’attitude n’est pas uniquement l’apanage des hommes. De plus en plus de femmes optent pour ce mode de vie. Autosuffisantes, elles n’ont pas forcément besoin d’un homme à leurs côtés. Elles voyagent quand elles veulent, ont une flopée de potes, un boulot qui les comble et des enfants quand elles sont séparées. Pourquoi s’encombrer d’un partenaire qui n’en est pas vraiment un? Un partenaire qui, au lieu de leur apporter quelque chose en plus, leur ôterait ce quelque chose. Idem pour les hommes. Et finalement, c’est sur ce chemin qu’ils se rencontrent. Optant parfois pour une vie à deux, mais séparément. Et ce serait peut-être ça le secret d’une histoire qui fonctionne. Pas ensemble. Chacun chez soi. Chacun sa vie, ses amis. Chacun sa forme de sommeil, sans air conditionné, avec air conditionné, dans le noir ou la lumière allumée. Chacun choisirait la série qu’il a envie de voir. Le repas qu’il a envie de déguster le soir venu. On se croise, on s’enlace, on se quitte pour mieux se retrouver. Sans une routine, poison d’une vie à deux. Sans avoir à demander à l’autre de soulever la lunette, de baisser le son, de ranger ses affaires. Toi plus moi mais toi chez toi et moi chez moi.

On a trop souvent dit qu’un homme ou une femme seul(e)s étaient en mauvaise compagnie. Ce n’est plus le cas en ce XXIe siècle de toutes les transformations. Ce XXIe siècle où les données ont changé, les institutions volé en éclats. Les règles ne sont plus les mêmes. Chacun fait ce que bon lui semble. Et advienne que pourra. C’est lorsque l’attente ne se fait plus que le hasard frappe à la porte de celui ou celle qui ne voulait plus d’histoire pour les raisons qui lui sont propres. Et là, peut-être qu’après avoir pensé qu’ensemble c’était trop, ensemble devient tout.

L’idée du couple est en train de mourir. À petit feu. La vie à deux n’est plus à la mode. On préfère être seul(e) que mal accompagné(e); voguer en solo ; se défaire de l’autre. Un(e) autre avec qui on ne s’accorde pas ou plus. Mais pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi les jeunes ne veulent-ils pas s’engager ? Les hommes mais aussi les femmes n’ont pas envie de se...

commentaires (5)

"C'est si merveilleux Au bout du jour De se retrouver chez soi Et de vivre à deux Le même amour". Extrait de "Coeurs solitaires" par Tino Rossi - 1954.

Un Libanais

18 h 16, le 11 mai 2019

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Commentaires (5)

  • "C'est si merveilleux Au bout du jour De se retrouver chez soi Et de vivre à deux Le même amour". Extrait de "Coeurs solitaires" par Tino Rossi - 1954.

    Un Libanais

    18 h 16, le 11 mai 2019

  • "Un regard, un sourire, un salut, des paroles, un rendez-vous, une rencontre." Une histoire d'amour en six mots d'Ahmed Chawqi (1868-1932) poète égyptien, dit "le prince des poètes". Cela ne vous dit plus rien. Médéa Azouri ?

    Un Libanais

    17 h 51, le 11 mai 2019

  • ARTICLE OU COMMERAGE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 38, le 11 mai 2019

  • Bravo Medea .votre analyse est tres realiste. Pourquoi se cacher derriere son petit doigt? Vous redonnez un sens a la vie de ceux qui sont seuls et croient que c’est une tare. Et vous etes assez fine pour laisser une porte ouverte a ceux et celles qui voudront etre accompagnés. Mais il ne faut plus que ce soit sous la pression des teta et de la societe.

    Marie-Hélène

    11 h 53, le 11 mai 2019

  • Pourquoi vouloir tout le temps tout analyser? Tout expliquer? Tout formatter? Chacun fait fait ce qu'il lui plaît plaît plaît...

    Tina Chamoun

    09 h 58, le 11 mai 2019

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