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Des chauffeurs américains Uber et Lyft en grève pour une meilleure rémunération


Photo AFP

A quelques jours de l'entrée en Bourse d'Uber, annoncée comme l'événement de l'année à Wall Street, les chauffeurs des applications Uber et Lyft ont manifesté mercredi à New York et dans des grandes villes américaines pour réclamer une meilleure rémunération de leurs courses.

A New York, considéré comme le plus gros marché américain des applications de mise en relation entre chauffeurs et passagers, une centaine de conducteurs se sont rassemblés à la mi-journée dans le quartier du Queens à New York, près d'un bâtiment où se trouvent les sièges des groupes Uber et Lyft dans la métropole.

Les manifestants ont arboré de nombreuses pancartes réclamant une rémunération plus élevée, sur lesquelles on pouvait lire "Travail difficile = rémunération juste" et "Solidarité".

"Il est très difficile de gagner sa vie", a déploré Kevin Killelea, chauffeur Uber depuis cinq ans, qui a pris part au mouvement.

D'après une étude de l'Economic Policy Institute publiée mardi, aux Etats-Unis les chauffeurs Uber gagnent 9,21 dollars par heure en moyenne, une fois retirées les commissions versées à l'application, les dépenses d'entretien du véhicule et leurs dépenses de sécurité sociale.

New York impose toutefois un salaire minimum de 17,22 dollars de l'heure (hors frais) pour les chauffeurs de véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) depuis février, une première aux Etats-Unis.

Conductrice pour les trois applications Uber, Lyft et Via, et mère de trois enfants, Neomi Oguto affirme gagner jusqu'à 6.000 dollars certains mois.

"Mais entre l'essence, l'assurance et les coûts d'entretien de ma voiture, mes revenus fondent", regrette-t-elle, affirmant ressentir le resserrement de plus en plus fort de la politique de rémunération pratiquée par ces applications.


Promotions
Dans des documents boursiers, Uber a reconnu ces derniers jours qu'il comptait limiter encore les promotions et autres subventions qu'il accorde aux utilisateurs de son application, un poste de dépense particulièrement gourmand pour le groupe qui est chroniquement déficitaire. Ces subventions permettent de maintenir ses parts de marché en abaissant le prix final d'une course pour l'utilisateur.

"Nous nous attendons à une hausse du mécontentement général" de la part des chauffeurs, ont reconnu les dirigeants de l'entreprise dans ces documents.

Le rassemblement des chauffeurs new-yorkais suivait une grève, organisée dans cette ville entre 07H00 et 09H00 locales, et suivie par 10.000 chauffeurs, d'après les organisateurs. Les conducteurs étaient appelés à se déconnecter de l'application pendant ce laps de temps.

Des mouvements de protestations étaient également prévus ailleurs aux Etats-Unis, à Los Angeles, San Francisco, Washington, Philadelphie et Boston. A Londres aussi, plusieurs manifestants se sont rassemblés pour protester.

Cette mobilisation des chauffeurs contre ces sociétés survient quelques jours seulement avant l'arrivée très attendue d'Uber à la Bourse de New York, attendue vendredi.

Son entrée à Wall Street pourrait représenter la plus grosse introduction boursière de l'année et la sixième dans l'histoire mondiale en terme de capitalisation boursière, attendue proche de 90 milliards de dollars. Des informations de presse ont toutefois fait état mercredi de débuts probablement un peu plus modestes qu'anticipé.

"C'est frustrant parce qu'ils pourraient nous traiter beaucoup mieux", affirme Kevin Killelea. "Et sans nous, ils ne pourraient même pas aller en Bourse."

Ce mouvement de protestation a également eu des répercussions politiques. Le maire de New York Bill de Blasio a manifesté sa sympathie avec les manifestants en tweetant sa "solidarité", une expression également utilisée par Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate, sur son compte Twitter.

Membre du Congrès et star des réseaux sociaux, Alexandria Ocasio-Cortez a quant à elle appelé ses administrés new-yorkais à ne pas réserver de course avec Uber ou Lyft pour la journée, en guise de solidarité avec le mouvement.

A quelques jours de l'entrée en Bourse d'Uber, annoncée comme l'événement de l'année à Wall Street, les chauffeurs des applications Uber et Lyft ont manifesté mercredi à New York et dans des grandes villes américaines pour réclamer une meilleure rémunération de leurs courses.A New York, considéré comme le plus gros marché américain des applications de mise en relation entre...