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Danemark : le Premier ministre en fin de mandat fixe les législatives au 5 juin



Le Premier ministre danois, Lars Løkke Rasmussen, lors d'un sommet européen, à Bruxelles, le 10 avril 2019. Photo REUTERS / Yves Herman

Le Premier ministre de droite au Danemark, au pouvoir avec l'appui d'un parti anti-immigration, a fixé mardi au 5 juin des législatives qui pourraient voir le retour aux affaires des sociaux-démocrates et l'émergence de nouveaux partis d'extrême droite, dans un pays obsédé par la question des étrangers.

Les derniers sondages publiés créditent le bloc de gauche de 54% des intentions de vote contre 46% pour la droite, victime notamment de l'aspiration des Danois à l'alternance après quatre ans de gouvernement Lars Løkke Rasmussen, candidat à sa propre succession.

"Je veux utiliser toute ma volonté, mes compétences et mon expérience pour continuer à diriger le Danemark. Et je demande aux Danois de me réélire aux élections législatives du 5 juin", a déclaré le Premier ministre lors d'une allocution exceptionnelle au Parlement.

S'ils sortaient en tête, les sociaux-démocrates formeraient certainement un gouvernement minoritaire, coopérant avec la droite sur les questions migratoires et la gauche dans les autres dossiers, selon un scénario évoqué par des analystes.
Mais ils pourraient aussi s'allier au cas par cas au Parti du peuple danois (DF/eurosceptique, anti-immigration), dont le leader, Kristian Thulesen Dahl, a salué l'an dernier leur glissement vers une politique d'accueil de plus en plus restrictive.
Un constat partagé par les partis de gauche qui se disent à ce stade réservés sur leur potentiel soutien aux sociaux-démocrates et à leur cheffe de file, Mette Frederiksen, 41 ans. Cette ancienne ministre de l'Emploi puis de la Justice a présenté l'an dernier un projet de réforme censé tarir l'arrivée d'étrangers "non-occidentaux", en les renvoyant dans des camps africains sous supervision du HCR, une rhétorique empruntée à l'extrême droite désormais banalisée au Danemark.

"Le climat politique est anti-immigration depuis des années. L'agenda de DF a été adopté par les partis traditionnels" de tous bords, souligne Anders Widfeldt, spécialiste des partis politiques nordiques, enseignant à l'Université d'Aberdeen (Ecosse).

Paradoxalement, DF devrait subir une nette érosion de son capital électoral, au profit de deux nouveaux partis d'extrême droite - La Nouvelle Droite et Ligne Dure - qui vont présenter des candidats lors du scrutin.
Ils pourraient capter un électorat déçu par DF, qui multiplie les appels du pied en direction des sociaux-démocrates sur le plan social, a noté M. Widfeldt. Le chef de Ligne Dure, Rasmus Paludan, provocateur violemment anti-musulman, a déjà été condamné pour injure raciste et vient d'être bloqué pendant un mois par Facebook après, selon la presse, la publication d'une photo amalgamant immigration et criminalité.



La fin de Rasmussen
Pour Lars Løkke Rasmussen, 54 ans, une défaite signerait sans doute la fin d'une carrière commencée il y a 25 ans sur les bancs du Parlement danois.  A la tête du parti libéral-conservateur Venstre depuis 2009, il a été Premier ministre à deux reprises entre le dernier mandat social-démocrate, de 2009 à 2011 et de 2015 à 2019. 

"Lars Løkke Rasmussen sait que s'il perd, il perd aussi la présidence de son parti", avertit Christine Cordsen, analyste politique à la télévision publique DR.

Sur le plan économique, son bilan est bon. Le Danemark connaît le quasi plein emploi (3,7% de chômage en mars contre 7,7% dans la zone euro) et la croissance est en hausse (1,8% attendu en 2019 contre 1,3% dans la zone euro).

Hasard du calendrier, dans ce pays champion de l'Europe à la carte qui - outre l'euro - compte des exemptions à la politique commune de justice et de défense, la campagne des législatives va coïncider avec celle des européennes du 26 mai.

Le Parlement danois, le Folketing, compte 179 membres parmi lesquels quatre représentent les territoires autonomes du royaume scandinave : deux pour le Groenland et deux pour les îles Féroé. Pour espérer y rentrer, un parti doit rassembler au moins 2% des votes. La participation électorale est traditionnellement élevée au Danemark. En 2015, 85,9% des quelque 4,5 millions d'électeurs s'étaient déplacés pour aller voter.

Le Premier ministre de droite au Danemark, au pouvoir avec l'appui d'un parti anti-immigration, a fixé mardi au 5 juin des législatives qui pourraient voir le retour aux affaires des sociaux-démocrates et l'émergence de nouveaux partis d'extrême droite, dans un pays obsédé par la question des étrangers.Les derniers sondages publiés créditent le bloc de gauche de 54% des intentions de...