Emirats: décès d'une détenue atteinte d'un cancer

Les Emirats arabes unis ont annoncé dimanche le décès dans un hôpital d'Abou Dhabi d'une détenue atteinte d'un cancer, niant les accusations d'ONG des droits de l'Homme selon lesquelles elle n'avait pas accès aux soins médicaux adéquats.

Alia Abdel Nour, une Emiratie de 42 ans, avait été arrêtée en juillet 2015 selon sa famille et condamnée en 2017 dans une affaire de "terrorisme". Elle avait été diagnostiqué d'un cancer du sein.

L'organisation internationale Human Rights Watch avait accusé en février les autorités émiraties de "maltraiter et refuser les soins médicaux adéquats" à la détenue.

Citant un communiqué du porte-parole du parquet, Ahmed Abdallah al-Hammadi, l'agence de presse officielle émiratie a rapporté le décès de Mme Abdel Nour samedi à l'hôpital.

La quadragénaire avait déjà été soignée pour un cancer en 2008 et les frais avaient été pris en charge par l'Etat, selon le communiqué.

"Les symptômes de la maladie sont revenus" en 2017 et "l'administration de la prison l'a transférée vers la clinique de l'établissement, mais elle refusait d'être auscultée ou soignée", d'après le texte.

La détenue a ensuite été transférée à l'hôpital et un traitement a été prescrit. "Mais elle a refusé de recevoir des soins, mêmes s'ils respectaient les normes internationales (...) et elle a entamé une grève de la faim à plusieurs reprises", souligne le communiqué.

Mme Abdel Nour "a reçu tous les soins de santé nécessaires" et "ses proches ont été autorisés à lui rendre visite, sans devoir demander une autorisation, et rester à ses côtés autant qu'ils le voulaient", ajoute le texte.

HRW avait appelé les autorités des Emirats à libérer Alia Abdel Nour "compte tenu de son état". Sa famille dit qu'elle a été forcée de signer un document indiquant qu'elle refusait la chimiothérapie, selon l'ONG.

Alia Abdel Nour a été notamment condamnée pour "financement et propagation des idées d'al-Qaïda" ainsi que de "publication de fausses informations sur un site internet afin de porter atteinte à la réputation de l'Etat", selon le communiqué officiel.

Selon HRW, l'affaire était entachée de violations du droit à une procédure régulière".