Israël tue un Palestinien accusé de jouer les intermédiaires entre Iran et Hamas

Les forces israéliennes ont indiqué dimanche avoir tué un Palestinien responsable selon elles de transferts de fonds iraniens à destination du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, dans une rare revendication de paternité d'une élimination ciblée à Gaza.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza, a présenté dans un communiqué Hamad al-Khodori, âgé de 34 ans, comme un de ses commandants, visé selon elles par un "lâche assassinat" de la part d'Israël.

Hamad al-Khodori a été tué en plein accès de violence entre Israël et groupes armés palestiniens de la bande de Gaza sous blocus.

Depuis samedi, les centaines de roquettes palestiniennes tirées en direction d'Israël et les frappes de représailles israéliennes ont causé la mort de trois civils côté israélien et de onze Palestiniens, dont plusieurs combattants.

Plusieurs figures du Hamas, Yahya Ayache, cheikh Ahmed Yassine, Abdelaziz Rantissi, Ahmad Jaabari..., ont succombé à des éliminations ciblées par le passé, à Gaza ou à l'étranger. Un des commandants militaires du Hamas, Mazen Faqha, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza en mars 2017, un assassinat dans lequel le Hamas avait dénoncé la main d'Israël.

Devant la persistance des tensions entre Israël et le Hamas, plusieurs personnalités politiques israéliennes ont prôné au cours des derniers mois le recours aux éliminations ciblées.

"C'est la première fois depuis un bon nombre d'années que nous menons une élimination (ciblée), cela a nécessité beaucoup de planification, une importante collecte de renseignements, et nous sommes contents du résultat", a dit à des journalistes un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus.

Hamad al-Khodori a été tué lors d'une opération conjointe de l'armée et des services secrets israéliens, a dit l'armée dans un communiqué. Le mode opératoire n'est pas clair, mais il a été visé par une frappe israélienne, selon la branche armée du Hamas.

Hamad al-Khodori, patron d'une société de change déclarée par Israël organisation terroriste en juin 2018, était responsable "d'importants transferts d'argent" iranien "pour la branche militaire du Hamas, pour le Jihad islamique et d'autres organisations terroristes", a dit l'armée israélienne.

Israël accuse l'Iran, sa bête noire, de financer le Hamas et le Jihad islamique, deux ennemis jurés de l'Etat hébreu, parmi toutes ses activités régionales hostiles à Israël.

Hamad al-Khodori utilisait les services de changeurs à l'étranger qui savaient que sa société avait été désignée comme terroriste, selon l'armée.

"Les activités financières de Khodori servaient à l'Iran de fer de lance dans la bande de Gaza pour promouvoir les activités terroristes", ajoute l'armée dans son communiqué.